Inondations au Burkina: les quartiers pauvres sont les plus durement touchés

Les quartiers les plus pauvres de Ouagadougou et sa banlieue ont été les plus durement frappés par les inondations du 1er septembre. De petits cultivateurs et des groupes de pêcheurs y ont perdu le peu qu’ils avaient pour faire vivre leurs familles.

Publié le 19 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Depuis, l’ONU et ses partenaires ont lancé un appel afin de collecter 14 millions de dollars (6 milliards de FCFA) pour « venir en aide à 150. 000 personnes pendant six mois au Burkina Faso ».

« Bien avant la catastrophe, une grande proportion (de la population touchée) était extrêmement pauvre, travaillait dans le secteur informel et survivait avec un repas par jour », a souligné l’ONU.

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Au village de Tanghin, à une quinzaine de kilomètres de la capitale, de jeunes maraîchers, éleveurs et pêcheurs vivaient ainsi de l’exploitation de l’eau d’un petit barrage dont la digue s’est rompue le 1er septembre.

« L’eau est partie et le poisson avec, parce que la digue a cédé. Il n’y a plus d’eau, il n’y a plus de travail », constate Alfred Nikiéma. Ce pêcheur gagnait chaque jour 2. 500 à 5. 000 FCFA (3,8 à 7,6 euros) avant la catastrophe qui a aussi détruit les filets et pirogues.

A la place des cultures maraîchères qui bordaient le barrage, il ne reste plus que des cailloux et du gravillon.

« On ne sait pas comment estimer les pertes. Plus de 1. 000 jeunes vivaient de ce barrage », assure le secrétaire général du Comité de gestion du barrage, Amidou Zongo. Lui-même dit avoir perdu 4 hectares de sorgho, maïs et riz.

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Selon les estimations du gouvernement, plus de 250 hectares de surfaces cultivées auraient ainsi été ravagées en zone périurbaine par les pluies exceptionnelles qui ont tué neuf personnes au total dans le pays et détruit près de 25. 000 habitations dans la région de Ouagadougou.

Conseiller municipal de Tanghin, Désiré Dakissaga redoute à présent un exode des jeunes vers la capitale.

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« Où vont aller plus de 1. 000 jeunes désoeuvrés? Ils risquent de se retrouver en ville parce que ce n’est pas sûr qu’on ait des terrains dans d’autres départements pour eux », prévient le politicien installé maintenant à Saaba, en périphérie de la capitale.

Selon l’ONU, ce sont « les zones les plus pauvres de Ouagadougou, déjà ciblées par une opération du Programme alimentaire mondial (PAM) en réponse à la crise alimentaire, qui ont été les plus durement touchées ».

« Ces dernières années, le Burkina Faso avait connu une augmentation dramatique de la pauvreté urbaine qui avait doublé entre 1994 et 2003 », assurent les Nations unies.

Et « durant ces deux dernières années, la vulnérabilité a été sérieusement exacerbée à Ouagadougou et dans d’autres zones urbaines avec la hausse des prix des denrées alimentaires, le coût du pétrole et l’augmentation de la migration » ajoute l’ONU.

Pour faire face à la « catastrophe la plus grave jamais vécue par la ville de Ouagadougou », selon le Premier ministre Tertius Zongo, les autorités ont déjà récolté localement plus de 2 milliards de francs CFA (3 millions d’euros) pour les sinistrés, qui s’ajoutent à l’aide internationale qui afflue.

Des produits alimentaires et des équipements de survie sont distribués aux familles qui ont perdu leurs biens.

« J’ai reçu trois tines (environ 25 kg) de riz, du sucre, de l’huile et des habits », énumère M. Zongo, 36 ans. « Mais ça n’a pas suffi. J’ai 30 bouches à nourrir, voyez-vous! », ajoute ce cultivateur sur lequel comptent ses enfants comme de nombreux parents.

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