Violentes manifestations dans le centre-ville de Kampala, au moins deux tués

Au moins deux personnes ont été tuées jeudi lors d’émeutes au centre de Kampala, nées d’une manifestation de partisans d’un souverain traditionnel du sud de l’Ouganda, a-t-on appris de sources concordantes.

Publié le 11 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

« Les manifestants ont bloqué des routes et tentent de piller des magasins. La police est intervenue avec l’aide de l’armée, la situation est sous contrôle », a déclaré à l’AFP la porte-parole de la police, Judith Nabakooba.

« Il y a eu des blessées et deux personnes ont été tuées », a indiqué un autre porte-parole de la police métropolitaine de la capitale, Henry Kalulu.

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« L’une des victimes est un employé d’une société de sécurité privée qui gardait un magasin et a été tué à coups de pierres par des pillards », a expliqué M. Kalulu, affirmant ignorer les circonstances de l’autres décès.

Les émeutes, impliquant quelques centaines de personnes, ont éclaté dans le centre-ville, au marché de Kiseka et ses environs.

Les manifestants y ont brûlé des pneus et érigé des barricades sur plusieurs avenues, alors que la police utilisait des gaz lacrymogènes pour les chasser, a précisé un témoin. Une station d’essence du centre-ville a été incendiée, ainsi que des véhicules.

Déployée en masse, la police a bloqué les routes principales menant à ce secteur de la capitale, où de nombreuses détonations ont été entendues.

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« Il y a des mouvements de foule, des explosions, vraisemblablement des grenades lacrymogènes, tout le centre ville est assez perturbé. Cela fait trois heures que cela dure », a raconté un témoin européen.

« Nous avons dispersé les émeutiers. Ils se concentraient dans le centre-ville, mais ils ont maintenant bougé vers des quartiers périphériques », selon M. Kalulu. Des affrontements sporadiques s’y poursuivaient en début de soirée, selon des témoins.

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Les manifestants sont des partisans du Kabaka (roi) Ronald Mutesi, souverain traditionnel des Baganda, l’une des principales tribus ougandaises, implantée dans le sud du pays.

Ils protestaient contre les difficultés rencontrées par l’entourage du Kabaka pour organiser un déplacement samedi dans une localité de la périphérie de Kampala, visite à laquelle s’opposent les membres d’une tribu rivale, les Banyala.

Le gouvernement n’a depuis lors pas pris publiquement position sur ce délicat déplacement, alimentant le mécontentement des partisans du Kabaka, dont l’influence politique est très importante dans la capitale.

L’Ouganda actuel tire son nom de l’ancien royaume des Baganda, le Buganda, qui couvrait autrefois les régions les plus au sud, dont Kampala.

Suite à ces violences, le gouvernement a par ailleurs ordonné la fermeture d’une radio privée appartenant au royaume du Buganda, a-t-on appris de source officielle.

« Cette radio a abandonné sa mission d’aider au développement et s’est engagée dans des activités sectaires qui vont à l’encontre des régles médiatiques », a justifié le président du Conseil ougandais des médias (institution étatique), Godfrey Mutabazi.

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