Gambie: un journaliste emprisonné pour 2 ans « très malade »
Un des six journalistes condamnés le 6 août à deux ans d’emprisonnement en Gambie pour avoir critiqué le président Yahya Jammeh, Pap Saine, est « très malade » et a dû être hospitalisé mercredi soir, a-t-on appris jeudi de source médicale à Banjul.
Publié le 13 août 2009 Lecture : 1 minute.
Pap Saine -directeur de publication du seul quotidien indépendant gambien, The Point, et correspondant de l’agence de presse internationale Thomson-Reuters- « est très malade », a indiqué à l’AFP cette source, sous couvert d’anonymat.
« Il a été évacué mercredi soir à l’hôpital après être tombé dans sa cellule », a-t-on ajouté de même source.
Dans un communiqué transmis jeudi à l’AFP, l’organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) dit également être « inquiète » de la santé de M. Saine qui « souffre de problèmes cardiaques qui nécessiteraient l’implantation d’un pacemaker ».
« Cette opération ne pouvant être pratiquée en Gambie, le journaliste a tenté, à plusieurs reprises, de se rendre au Sénégal. Mais les autorités gambiennes l’en ont empêché », écrit RSF.
L’organisation évoque par ailleurs le cas de Sarrata Jabbi-Dibba, seule femme parmi les six journalistes détenus, « à qui les gardiens ont retiré son bébé qu’elle allaitait ».
Mme Jabbi-Dibba, vice-président du syndicat des journalistes gambiens, est incarcérée à Banjul tandis que les cinq autres journalistes ont été transférés dans une prison du nord du pays, selon RSF.
« Sarrata n’a pas revu son enfant depuis le 8 août », ajoute l’organisation.
Les six journalistes gambiens avaient été condamnés le 6 août à Banjul à deux ans de prison pour avoir publié un communiqué critiquant des propos du président Yahya Jammeh sur la mort du journaliste Deyda Hydara en 2004.
Depuis 15 ans, le président Jammeh dirige en maître la Gambie, petit pays anglophone semi-enclavé dans le Sénégal.
