Drogue : la Guinée abrite des laboratoires clandestins selon l’ONUDC

L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a dénoncé mercredi à Dakar l’existence en Guinée de laboratoires clandestins susceptibles de produire de l’ecstasy, de la cocaïne ou de l’héroïne, après la visite de ses experts de six sites à Conakry.

Publié le 5 août 2009 Lecture : 2 minutes.

L’ONUDC et Interpol ont effectué, à la demande de la junte militaire au pouvoir depuis décembre en Guinée, une mission commune dans ce pays ouest-africain, après la saisie en juillet, par les forces de sécurité guinéennes d’importantes quantités de produits chimiques sur plusieurs sites de Conakry.

« Les contrôles des experts ont confirmé que les quantités et la nature des produits chimiques découverts sur ces sites visités dépassent largement les besoins de la Guinée et que certaines de ces substances sont des précurseurs chimiques de produits tel que l’ecstasy et des solvants souvent utilisés dans la production de la cocaïne et de l’héroïne », souligne l’ONUDC dans un communiqué publié à Dakar.

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Sur au moins deux sites, des éléments servant à la production d’ecstasy ont été découverts, lit-on dans le texte.

« Un des sites visités par la mission ONUDC-Interpol abritait un laboratoire de production d’antibiotiques contrefaits », a ajouté l’organisme onusien.

« Le gouvernement guinéen, l’ONU et Interpol sont inquiets du fait que la production clandestine de drogues peut être très répandue en Guinée. Pour la première fois en Afrique de l’ouest, les Nations unies ont apporté la meilleure preuve d’une activité de laboratoires clandestins », a souligné l’ONUDC.

Au ministère guinéen chargé de la lutte contre le trafic de drogue et le grand banditisme, on indiquait mercredi qu’au moins trois personnes avaient été arrêtées la semaine dernière, en rapport avec ces découvertes de l’ONUDC et d’Interpol.

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Ces civils interpellés -un Franco-congolais, un Franco-guinéen et un Guinéen- sont tous des proches de Moussa Conté, un fils du président Lansana Conté décédé le 22 décembre de maladie après avoir dirigé le pays pendant 24 ans.

Le fils aîné du défunt chef de l’Etat, le militaire Ousmane Conté, avait été arrêté en février pour sa participation présumée au trafic de cocaïne et placé en détention provisoire à la prison civile de Conakry.

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La Guinée, où une junte a pris le pouvoir le 23 décembre au lendemain de l’annonce du décès de Lansana Conté, est citée parmi les principaux pays d’Afrique de l’Ouest où transite la cocaïne sud-américaine.

Selon un rapport de l’ONUDC publié en octobre 2008, « la cocaïne produite en Amérique du Sud fait de plus en plus de détours par le continent africain pour alimenter les marchés européens croissants ».

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