Centrafrique: la France appelle à une bonne « gouvernance financière »
La conseillère Afrique du président français François Hollande, Hélène Le Gal, en visite à Bangui, a estimé mardi que la gouvernance financière était un chantier « important » pour les autorités de transition en Centrafrique, après la disparition présumée de fonds donnés par l’Angola.
Lors de cette visite éclair de 24 heures, Hélène Le Gal a rencontré la présidente de transition Catherine Samba Panza, mais aussi des responsables politiques et religieux et les partenaires internationaux de la Centrafrique.
« L’un des chantiers (. . . ) important pour les autorités de la Centrafrique, c’est celui de la gouvernance financière. Comme (. . . ) l’Etat centrafricain n’a pas beaucoup de recettes propres, ni importantes, il y a beaucoup d’argent qui vient des bailleurs de fonds », a déclaré Mme Le Gal à l’issue d’une conférence de presse à l’ambassade de France à Bangui.
« Il y a une exigence de ces bailleurs de fonds à propos de l’utilisation de ces fonds. Il faut qu’il y ait une attention grande qui soit portée à toutes ces questions là, afin de garder l’intérêt des bailleurs sur la durée », a-t-elle prévenu.
« Il va y avoir prochainement une mission du FMI (Fonds monétaire international) en Centrafrique. Ce sera l’occasion d’examiner la gouvernance financière, pour que les critères bien définis soient respectés », a ajouté Mme Le Gal.
Le magazine Jeune Afrique avait affirmé fin septembre qu’une partie des 10 millions de dollars en liquide donnés par l’Angola avaient disparu dans la nature, suscitant notamment l’inquiétude des bailleurs de fonds internationaux.
La présidente de transition centrafricaine, Catherine Samba Panza, a appelé mardi à ne pas lancer d’accusations hâtives, ajoutant qu’elle apporterait des détails « le moment venu » sur la destination de ces fonds.
La crise en cours en Centrafrique est née du renversement en mars 2013 du régime de François Bozizé par la rébellion Séléka, à dominante musulmane dans un pays majoritairement chrétien, qui ont pillé et placé le pays en coupe réglée jusqu’à leur départ, en janvier 2014. S’en est suivi un cycle infernal de représailles et de contre-représailles entre combattants Séléka et miliciens anti-balaka.
– Préparer les élections de 2015
Les troubles inter-communautaires se sont poursuivis depuis, même si les tueries de masse ont cessé depuis l’arrivée au pouvoir d’un régime de transition et le déploiement de troupes françaises et africaines fin 2013.
Le pays, dont l’économie est à genoux, vit depuis sous perfusion de l’aide internationale, notamment des pays de la région comme le Congo Brazzaville et l’Angola.
La conseillère Afrique de l’Elysée a également souhaité que l’agenda de la transition soit respecté, des élections devant être organisées début 2015 pour mettre un terme à la crise.
« Il faut préparer les élections et il faut que ces élections se tiennent (. . . ) Il y a un recensement qu’il va falloir faire sur des listes qui restent des dernières élections et voir en profondeur les personnes qu’il faut inscrire et tenir compte aussi des personnes réfugiées à l’étranger », a-t-elle poursuivi.
Pour cela, a souligné Mme Le Gal, il faut permettre « le retour des autorités là où la sécurité le permet », notamment les préfets, sous-préfets, magistrats et gendarmes, « pour manifester le fait que les autorités reprennent pied à l’intérieur du pays ».
A propos de la situation sécuritaire à Bangui, « il y a des progrès qui ont été faits (. . . ) Je vois bien que la ville a changé, qu’aujourd’hui la vie reprend », a noté Mme Le Gal, dont la dernière visite remontait au mois de février.
« Mais il y a encore beaucoup d’enjeux de sécurité ailleurs, en province. Il y a des endroits où il y a des tensions qui sont très vives, a-t-elle souligné.
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