Corruption en RDC: une centaine de magistrats révoqués par Kabila

Plus d’une centaine de magistrats de la République démocratique du Congo (RDC) ont été révoqués ou démis d’office par le président Joseph Kabila, qui dénonçait fin juin la corruption dans la magistrature, a indiqué jeudi le ministre de la Justice.

Publié le 16 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

Au total 96 magistrats ont été révoqués, 19 démis d’office et 50 mis à la retraite, sur un effectif de 1. 650 magistrats civils, a déclaré M. Emmanuel-Janvier Luzolo Bambi lors d’une conférence de presse à Kinshasa.

Parmi les personnes révoquées figurent le premier président de la Cour suprême et le procureur général de la République.

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Le président Kabila a signé mercredi une série d’ordonnances, révoquant ces magistrats et en nommant d’autres. Des mesures similaires au sein de la magistrature militaire sont « programmées », a affirmé M. Luzolo qui a promis des fonds substantiels à l’appareil judiciaire pour améliorer « sensiblement » les salaires des magistrats.

La part de budget de la Justice n’est que 0,02% du budget de l’Etat pour l’exercice 2009, a-t-il souligné.

Interrogé sur les motifs des révocations, le ministre a seulement parlé de « corruption » sans plus de détails. Il a évoqué une « opération d’assainissement » avant un concours de recrutement pour « donner un nouveau souffle à la magistrature ».

Le 30 juin, jour du 49ème anniversaire de l’indépendance de l’ex-Zaïre, le président Kabila avait déclaré que le magistrat abusait de « l’indépendance liée à la délicatesse et la noblesse de sa charge, se rendant lui aussi coupable de concussion et de corruption avec une facilité déconcertante ».

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« Je suis déterminé à mettre fin à cet état de choses (. . . ) Il est temps que les opérateurs judiciaires choisissent leur camp: celui de servir ou de martyriser davantage un peuple meurtri et éprouvé par plusieurs années de conflits et violences », avait-il ajouté.

Interrogé par l’AFP, le président du Syndicat autonome des magistrats congolais (Synanmac) et membre du conseil supérieur de la Magistrature (CSM), Nsambayi Mutenda, a déploré « la manière rocambolesque » dont est dirigé le CSM, l’organe qui a proposé à M. Kabila les noms des magistrats révoqués et nommés. Un député de l’opposition, Gilbert Kiakwama, a estimé de son côté que ces révocations devraient « se faire dans l’équité en recherchant l’efficacité, sinon (elles) ne serviront à rien ».

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« La loi et la procédure de révocation n’ont pas été respectées. On n’a pas été entendu dans des chambres disciplinaires pour savoir ce qu’on nous reproche », a affirmé à l’AFP un magistrat révoqué, sous couvert de l’anonymat. En février 2008, 92 magistrats avaient été mis en retraite et plus d’une centaine d’autres nommés, dont le premier président de la Cour suprême et le procureur général de la République révoqués mercredi.

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