Mali: un officier tué à Tombouctou, l’assassinat attribué à Al-Qaïda
Un officier malien ayant participé à l’arrestation d’islamistes dans le nord du Mali a été assassiné mercredi à Tombouctou par des hommes soupçonnés d’appartenir à la branche maghrébine d’Al-Qaïda, a-t-on appris jeudi auprès de sa famille et de source sécuritaire.
« Un véhicule s’est garé mercredi soir devant notre maison. Deux hommes armés sont descendus, deux autres sont restés à bord du véhicule. Ceux qui sont descendus sont rentrés dans notre maison », a raconté à l’AFP un membre de la famille du lieutenant-colonel Lamana Ould Bou, joint par téléphone.
« Le lieutenant-colonel était assis au salon et un des hommes armés a dit à l’autre: +c’est lui, c’est lui+, en (le) pointant du doigt. C’est comme ça qu’ils ont tiré trois balles sur le lieutenant-colonel », qui était un agent des services de renseignement maliens, a-t-il ajouté.
L’armée malienne a immédiatement poursuivi les hommes armés à l’origine de cet assassinat, a indiqué à l’AFP une source sécuritaire.
« Nous soupçonnons très fortement Al-Qaïda d’être l’auteur de l’assassinat mercredi d’un officier de l’armée malienne à Tombouctou », a affirmé cette source jointe à Tombouctou par l’AFP.
« Nous savons que, pour avoir participé à l’arrestation dans le nord du Mali de plusieurs islamistes armés, il était dans le collimateur », a déclaré une autre source proche de l’enquête.
Le défunt lieutenant-colonel avait joué un rôle déterminant dans l’arrestation, il y a plusieurs mois, de membres de la branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui transitaient par le territoire malien, selon des sources sécuritaires.
Si cette piste se confirmait, ce serait la première fois que des islamistes armés tuent un militaire malien.
« Il y a là un symbole. Les islamistes ont compris que le Mali s’engage fermement dans la lutte contre Al-Qaïda. Ils ont tué un élément important qu’ils connaissent bien et qui les connaît bien », a estimé un diplomate étranger en poste à Bamako, sous couvert de l’anonymat.
« C’est un acte de guerre, nous ne laisserons pas ce crime impuni », a affirmé de son côté un officier de l’armée malienne.
Le gouvernement malien a récemment annoncé une « lutte sans merci » contre les combattants islamistes, après l’assassinat le 31 mai du touriste britannique Edwin Dyer, qui était détenu depuis janvier par Aqmi.
Edwin Dyer faisait partie d’un groupe de quatre touristes européens capturés le 22 janvier au Niger, à la frontière avec le Mali, par Aqmi qui avait également revendiqué l’enlèvement de deux diplomates canadiens.
Un otage suisse reste détenu par Aqmi dans le nord du Mali.
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