La BCEAO veut rendre le crédit moins cher pour susciter la relance

La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a baissé son taux directeur de O,5 point, de manière à « rendre le crédit moins cher » pour relancer l’activité économique, dans un contexte de crise, a annoncé jeudi à Dakar le gouverneur de cette institution.

Publié le 11 juin 2009 Lecture : 2 minutes.

« Le taux de pension est ramené de 4,75 à 4,25. La baisse des taux directeurs vise à amener les banques à réduire les taux d’intérêt débiteurs, de manière à rendre le crédit moins cher, au profit de l’ensemble des opérateurs économiques, les ménages et les entreprises », a expliqué Philippe-Henri Dacoury-Tabley devant la presse.

Les agents économiques, selon lui, vont ainsi « être incités à prendre du crédit pour consommer et investir, afin de relancer l’activité économique ».

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« Cette baisse prend effet à partir du 16 juin », a précisé M. Dacoury-Tabley au cours d’une visioconférence avec des représentants de la banque centrale dans les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo).

La BCEAO a en outre « décidé d’abaisser les coefficients des réserves obligatoires applicables aux banques du Bénin (de 15 à 9%), du Mali, du Niger et du Sénégal (de 9% à 7%) », afin « d’augmenter la capacité d’offre de crédits ».

Cette annonce se situe dans un contexte de « dégradation des perspectives de croissance »: « le taux de croissance réelle du PIB ne devrait guère dépasser pour l’année 2009 les 3,5% contre 4,7% initialement prévu », a assuré le gouverneur de la BCEAO.

Selon lui, « les secteurs tournés vers l’exportation – tels que ceux du bois, de l’hévéa et du coton – sont affectés par la crise économique et financière internationale, de même que les activités touristiques ».

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« Par ailleurs, les transferts des migrants, l’aide publique au développement et les investissements directs étrangers pourraient subir une baisse importante », a-t-il dit.

Mais le gouverneur de la BCEAO a clairement exclu une dévaluation du franc CFA, monnaie commune aux 15 pays africains de la zone Franc, liée à l’euro par un système de parité fixe (1 EUR = 655,957 FCFA).

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« Nous n’envisageons pas du tout une telle idée », a-t-il déclaré, répondant à une question sur l’éventualité d’une dévaluation du franc CFA.

« La crise financière que nous connaissons n’est pas née dans un pays utilisant le franc CFA (. . . ). Et jusqu’à présent, aucun pays, pour contrer la crise, n’a dévalué sa monnaie », a souligné M. Dacoury-Tabley.

Si le franc CFA était dévalué, « cela ne pourrait que nous nuire davantage » notamment parce que « le prix de nos importations augmenterait », a-t-il expliqué.

L’Afrique a été tardivement mais très violemment touchée par la crise mondiale, de nombreux pays étant frappés de plein fouet par la chute des cours des matières premières. Conséquence, après cinq années consécutives de croissance annuelle supérieure à 5%, l’expansion sur le continent noir devrait ralentir en 2009 à 2%, son plus bas niveau depuis une vingtaine d’années, selon l’ONU.

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