Afrique du Sud: le gouvernement dément toute commande nucléaire à la Russie
Le gouvernement sud-africain a souligné mardi qu’aucun contrat n’avait été signé avec la Russie pour la construction de huit réacteurs nucléaires, alors que les deux pays viennent de signer un accord de coopération inter-gouvernementale.
L’agence russe de l’énergie atomique Rosatom avait annoncé lundi qu’elle avait conclu un accord portant sur le développement de l’énergie nucléaire en Afrique du sud. En cas de commande, la somme en jeu « peut être évaluée entre 40 et 50 milliards de dollars », avait souligné le directeur de Rosatom, Sergueï Kirienko.
Dans une mise au point mardi soir, le ministère sud-africain de l’Energie a souligné que l’accord russe faisait entrer le projet dans sa phase d’acquisition mais que d’autres pays que la Russie auraient la possibilité de concourir.
« Des accords similaires sont envisagés avec d’autres pays vendeurs qui ont exprimé leur intention de soutenir l’Afrique du sud dans cet important programme », a dit le ministère.
« S’ils sont sélectionnés, tous les pays vendeurs de nucléaire ont des technologies de leur choix à déployer », a-t-il ajouté, précisant qu’une délégation va se rendre en France prochainement.
A la suite de l’annonce russe, le principal parti d’opposition sud-africain Alliance Démocratique (DA) a appelé le Parlement à enquêter. « Le silence observé par l’Etat est source de sérieuses préoccupations: comment savoir si la procédure correcte a été suivie dans la formulation et la conclusion de l’accord », a jugé le parti dans un communiqué.
Pays le plus industrialisé d’Afrique, l’Afrique du Sud, très dépendante des centrales au charbon, a connu une crise énergétique majeure en 2008. Elle veut se doter d’une nouvelle flotte de réacteurs d’une puissance totale de 9. 600 MW, outre sa centrale déjà existante.
Les capacités électriques du pays sont en effet déjà proches de leur maximum, entraînant de fréquents délestages qui entravent l’activité économique.
Les scénarios mentionnés par le gouvernement fin 2013 allaient de zéro à huit nouveaux réacteurs branchés entre 2023 et 2035, parallèlement au développement de l’approvisionnement en hydroélectricité depuis le futur grand barrage Inga III en République démocratique du Congo (RDC) et au développement du gaz de schiste.
Le lancement d’un appel d’offres pour le nucléaire sud-africain se fait toutefois attendre depuis plusieurs années.
Le groupe français Areva, déjà fournisseur de l’unique centrale sud-africaine de Koeberg, s’est positionné depuis 2008 sur ce marché, proposant de fournir à Pretoria ses réacteurs de nouvelle génération EPR.
A l’époque, l’Afrique du Sud avait également sollicité le groupe américano-japonais Westinghouse.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...