Sénégal: négociations sur la Mauritanie suspendues, reprise vendredi matin

La réunion du groupe de contact international sur la Mauritanie a été suspendue jeudi soir tard à Dakar et reprendra vendredi matin après l’étude de nouvelles propositions, a annoncé le ministre sénégalais des Affaires étrangères à la presse.

Publié le 29 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

Toute la journée, les négociations ont notamment porté sur l’éventualité du report de l’élection présidentielle controversée qui doit être organisée la semaine prochaine, le 6 juin, dix mois après le coup d’Etat.

« On va se retrouver demain matin avec des propositions que toutes les parties vont étudier » a déclaré Cheikh Tidiane Gadio aux journalistes, peu après 22H00. « On a une forte impression que les délégations sont venues avec une ferme volonté de trouver un accord. On est encore très optimistes » a ajouté le chef de la diplomatie sénégalaise.

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Les négociateurs devaient ensuite dîner dans l’hôtel où se tient la réunion, puis recevoir les propositions à étudier, dont le contenu n’a pas été communiqué.

Aux côtés des émissaires de la communauté internationale, trois délégations représentent les grands « pôles » de la crise mauritanienne: celui du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi destitué le 6 août, celui du dirigeant du principal parti d’opposition, Ahmed Ould Daddah, et celui du meneur du putsch, le général Aziz, ex-chef de la junte qui brigue la présidence.

Le général Aziz, désormais à la tête d’un parti (majoritaire au Parlement), est donné vainqueur de la présidentielle boycottée par l’opposition, face à seulement trois candidats de moindre poids qui n’avaient pas condamné le putsch.

Yedali Ould Cheikh, au nom du Rassemblement des forces démocratiques (RFD) d’Ahmed Ould Daddah, a jugé que « sur les questions de la suspension de l’agenda unilatéral (de la junte) et de la campagne électorale, la partie qui représente le général Aziz continue de s’entêter malheureusement ».

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Selon lui, les négociations n’ont pas non plus avancé sur « la question des détenus politiques ». Par ces termes, l’opposition fait référence au Premier ministre renversé le 6 août, Yahya Ould Ahmed Waghf, et trois autres hommes qui ont été emprisonnés comme lui dans le cadre de l’affaire Air Mauritanie.

« Nous considérons que l’option pour une solution consensuelle n’est pas encore le choix évident de la partie adverse », a déclaré de son côté le dirigeant de la délégation mauritanienne du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), Mohamed Ould Moloud.

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« Pour le moment, nous n’avons reçu aucun geste d’apaisement de leur part » a ajouté M. Ould Moloud.

Au contraire, le directeur de la campagne électorale du général Aziz, Sidi Ahmed Ould Rais, a déclaré à la presse: « nous sommes tout à fait disposés à tout réexaminer si nous avons des propositions positives (. . . ). Nous sommes disposés à reporter la présidentielle si nous avons des assurances que l’opposition va se présenter ».

Le président sénégalais Abdoulaye Wade avait ouvert jeudi matin la réunion, en lançant un appel à tous « pour trouver un consensus pour une solution démocratique ».

Le représentant spécial des Nations unies en Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit, et le commissaire à la Paix et la Sécurité de l’Union africaine (UA), Ramtane Lamamra, participaient à la rencontre.

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