Lutte traditionnelle: l’Afrique rêve des Jeux olympiques

En plein essor en Afrique de l’Ouest, la lutte traditionnelle africaine veut se développer sur le reste du continent avant une éventuelle reconnaissance -récompense suprême et rêve un peu fou- aux Jeux Olympiques.

Publié le 23 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

« Notre objectif, à long terme, est d?inscrire la discipline aux Jeux Olympiques », affirme à l’AFP Djibril Badji, chef du centre de développement de la jeunesse et des sports, une structure créée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao, 15 pays).

Cela permettrait de « reconnaître cette discipline traditionnelle africaine, au même titre que le karaté, originaire du Japon », poursuit-il.

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Pour l’heure, seules la lutte libre et la lutte gréco-romaine sont inscrites aux jeux Olympiques.

Dès le milieu des années 1980, la Cédéao a entrepris de mettre en valeur la lutte traditionnelle, « parce qu?il s?agit d?un sport populaire qui touche nos racines », souligne la commissaire au développement humain et au genre au sein de cette institution régionale, Adrienne Diop.

A cet effet, un comité au sein de la Cédéao a été créé pour élaborer les « codes » de la lutte traditionnelle afin d’unifier les statuts de cette discipline.

La règle de base est de parvenir à la chute de son adversaire « sur au minimum trois appuis sans le frapper », explique Sitor Ndour un arbitre sénégalais affilié à la Cédéao.

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« On projette de revoir le code (de la lutte traditionnelle) en 2010, pour qu’à l’international, l’on sente qu’il y a un effort qui a été fait en Afrique et que nous tendons vers le côté olympique », affirme M. Ndour.

Mais ces statuts n’ont pas encore été adoptés par tous les Etats membres de la Cédéao. Le Nigeria et le Niger se rangent parmi les quelques pays ayant déjà adopté « ces normes ».

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Avant de promouvoir la discipline aux JO, la Cédéao, qui organise chaque année deux tournois au Niger et au Sénégal, mise donc sur l’organisation de rencontres sportives d’envergure continentale.

Pour le lutteur nigérian Sivinie Boltic, deux fois médaillé d?or dans la catégorie des 100 kg, la promotion de la discipline au sein des JO lui permettrait « de progresser sur le plan personnel ».

Cette année lors du tournoi de lutte traditionnelle de la Cédéao à Dakar (7-10 mai), son équipe, le Nigeria, a détrôné le Sénégal, sept fois champion de cette rencontre.

Le lutteur nigérien Oumarou Bindigaou partage le même enthousiasme. « Cela va nous permettre d?améliorer nos talents », lance le colosse d?une centaine de kilos, ancien champion de son pays en 2006.

Au Niger, où « l’Etat soutient fortement la discipline », un tournoi national de « haut niveau » de 10 jours a lieu chaque année, afin d’ »élever le niveau des nos lutteurs », explique M. Bindigaou.

Au Sénégal, Thiès (à 70 km de Dakar) abrite un centre continental de lutte olympique, où en moyenne une quinzaine de lutteurs sont formés aux compétitions internationales. Les athlètes y pratiquent la lutte libre (inscrite aux JO).

En faisant la promotion de la lutte traditionnelle aux JO, « nous songeons à créer une nouvelle structure de formation » des lutteurs, envisage Djibril Badji, chef du centre de développement de la jeunesse et des sports, basé à Ouagadougou.

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