Sénégal: un véhicule militaire brûlé par un tir de roquette en Casamance
Un véhicule de l’armée sénégalaise a été brûlé vendredi par le tir d’une roquette dans un village de Casamance (sud), où l’armée subit depuis quelques jours des agressions attribuées à une faction du mouvement rebelle MFDC, a-t-on appris de source militaire.
Publié le 8 mai 2009 Lecture : 2 minutes.
Vendredi matin tôt, un véhicule militaire a été la cible d’un tir de roquette à l’entrée du village de Badiana (à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Ziguinchor), a indiqué une source militaire à l’AFP.
« Cette attaque peut être attribué à des membres du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance » (MFDC), a jugé cette source, selon laquelle le véhicule a été « calciné », mais il n’y a pas eu de blessé.
Dans le même département de Bignona, le poste militaire de Diouloulou (à 80 km au nord-ouest de Ziguinchor) avait été visé par des tirs jeudi, vers 3H00 (locales et GMT).
Mardi déjà, vers 6H00 près de Diouloulou, « une patrouille de l’armée avait essuyé des tirs d’une colonne d’éléments du MFDC qui se déplaçait d’est en ouest », selon une source officielle locale refusant d’être identifiée. L’armée avait riposté. Aucune victime n’avait été déplorée.
Mercredi, des prêtres catholiques qui revenaient du village de Mahmouda (65 km au nord-ouest de Ziguinchor) en voiture avaient été dépouillés de leurs biens par des éléments armés, selon la même source.
La situation s’était apaisée en Casamance depuis la signature en décembre 2004 d’un « accord général de paix » entre le gouvernement sénégalais et le MFDC, qui avait lancé une rébellion indépendantiste en 1982.
Ces dernières années, seules quelques « exactions » attribuées à des éléments incontrôlés « supposés appartenir au MFDC » ont été déplorées par l’armée dans la région, les populations n’y étant que par intermittence victimes de vols à main armée et de rackets.
L’AFP a pu constater jeudi l’arrivée par bateau à Ziguinchor de soldats envoyés en renforts ainsi que de plusieurs véhicules militaires et des armes.
L?Officier de communication de la Zone militaire n°5, le lieutenant Moustapha Camara, interrogé vendredi par l’agence de presse sénégalaise (APS), a estimé que des « dissensions internes » entre factions du MFDC étaient à l?origine des « harcèlements » subis par l’armée dans la région ces derniers jours.
Selon cet officier, des groupes s?attaquent à l?armée pour saboter le processus de paix.
Le 27 février à Ziguinchor, le président sénégalais Abdoulaye Wade avait lancé un appel aux maquisards casamançais: « la paix est revenue, certes, mais il y a encore des gens dans la brousse, dans le maquis. Je les invite à venir participer à l’oeuvre de construction de la Nation ».
