Dakar et Rabat au chevet d’Air Sénégal pour « sauver » la compagnie

Une réunion d’experts sénégalais et marocains s’est tenue mercredi à Dakar pour sauver Air Sénégal International, une des plus importantes compagnies aériennes d’Afrique de l’Ouest, dont les avions sont cloués au sol depuis le 24 avril suite à des problèmes financiers.

Publié le 29 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

Elle s’est tenue à huis clos, en présence d’experts de l’aviation civile de ces deux pays unis par de forts liens diplomatiques, économiques mais aussi religieux et culturels. Royal Air Maroc (RAM) détient 51% du capital d’Air Sénégal contre 49% pour l’Etat sénégalais.

Entamées à 10H00 (locales et GMT), les discussions ont été temporairement suspendues à 18H00 pour permettre aux délégations des deux pays de rencontrer leurs autorités respectives. Les Sénégalais sont allés voir le ministre des transports Habib Sy. Les négociations devraient reprendre en milieu de soirée.

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« Nous sommes sereins et optimistes. La préoccupation majeure est de trouver une solution de sortie de crise et (permettre) la reprise des vols d’Air Sénégal International », avait déclaré à l’AFP mercredi matin le président de son Conseil d’administration, le Sénégalais Maniang Faye.

« Nous sommes là dans un esprit positif », avait de son côté simplement déclaré l’ambassadeur du Maroc à Dakar, Taleb Barrada.

Cette rencontre est organisée à la place d’une réunion de la commission mixte entre les deux pays initialement annoncée par la partie sénégalaise au niveau ministériel mais renvoyée sine die pour des raisons non précisées.

Depuis le Maroc, le ministre marocain des Transports Karim Ghellab a indiqué à l’AFP: « la RAM va déposer sur la table des propositions et la réunion en débattra. Nous suivons le dossier avec le plus grand intérêt ».

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Selon une source proche du ministre marocain, ce différend est « une affaire purement commerciale, comme entre deux actionnaires, pas une affaire politique ».

La réunion se tient à un moment critique pour la compagnie, créée fin 2000, qui fut un temps florissante mais est aujourd’hui menacée d’un dépôt de bilan.

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Fin 2007, Dakar avait annoncé son intention de prendre le contrôle de la compagnie en reprochant à la RAM de l’avoir mal gérée. Mais aucun repreneur n’avait été trouvé.

Et début avril, la justice sénégalaise avait interdit à la RAM de se retirer de la gestion de l’entreprise, aggravant la crise entre les deux actionnaires.

Selon la presse sénégalaise, des compagnies aériennes nord-africaines, Tunis Air et Air Algérie, se seraient manifestées pour prendre la place de la RAM comme partenaire stratégique. L’ambassade d’Algérie à Dakar a pour sa part « démenti catégoriquement cette information, dénuée de tout fondement ».

« A aucun moment, ni le gouvernement algérien ni la compagnie Air Algérie n’ont manifesté un quelconque intérêt pour une reprise de participation sous quelque forme que ce soit à Air Sénégal International », selon un communiqué.

Mardi, l’intersyndicale des travailleurs d’Air Sénégal, qui compte 500 employés, s’était prononcée pour la poursuite du partenariat entre la RAM et l’Etat sénégalais.

« Nous écartons le schéma catastrophique qu’est le dépôt de bilan et la rupture du partenariat entre l’Etat du Sénégal et la RAM. Nous sommes pour la poursuite de ce partenariat sur de nouvelles bases », a déclaré Eli Joseph Badji, un responsable de l’intersyndicale.

Selon les syndicats, la compagnie a accumulé au cours de ces trois dernières années « 25 milliards de francs CFA (38 millions d’euros) de pertes et a des besoins de recapitalisation estimés à près de 40 milliards de francs CFA (60 millions d’euros) ».

Aucune source officielle marocaine et sénégalaise n’a voulu confirmer ou infirmer ces chiffres.

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