Les quatre ex-otages du Tanit de retour en France, le capitaine américain libéré
Le capitaine américain Richard Phillips, retenu depuis cinq jours par des pirates dans l’océan Indien, au large des côtes somaliennes, a été libéré, a annoncé dimanche une porte-parole du département d’Etat, quelques heures après le retour en France des quatre ex-otages du voilier Tanit.
Les quatre ex-otages français du Tanit sont arrivés dimanche peu avant 17H00 à l’aéroport militaire de Villacoublay (Yvelines), deux jours après leur libération lors d’une opération militaire française au large de la Somalie qui s’est soldée par la mort du skipper du voilier.
A leur descente d’avion –un Falcon spécialement envoyé par le ministère de la Défense-, les quatre ex-otages, Chloé Lemaçon et son fils Colin, 3 ans, ainsi qu’un couple d’amis les ayant rejoint au cours de leur périple maritime, ont été accueillis par le ministre de la Défense Hervé Morin, et leurs familles. La presse a été tenue à l’écart.
Les familles ont quitté la base militaire une heure plus tard, à bord d’un bus. Parmi elles figurait Francis Lemaçon, le père de Florent, tué lors de l’opération de libération des otages. Florent, 28 ans, était le père du petit Colin.
Avant de rejoindre Villacoublay, Françis Lemaçon a transmis un message dans lequel il rend hommage aux militaires qui ont « risqué leur vie » dans cette opération, et remercie « l’amiral Marin Gillier (le patron des commandos-marine) pour son sens profondément humain ». Il se dit, dans ce message, anéanti » par la mort de son fils, qu’il présente comme un « pacifiste » épris d’idéal.
Le corps de Florent Lemaçon devrait être rapatrié en France « dans les jours qui viennent », a-t-on appris dans l’entourage de M. Morin.
Samedi, le ministre de la Défense, en n’excluant pas qu’il ait été tué par « un tir français », avait expliqué qu’une « enquête judiciaire et une autopsie » permettraient de déterminer l’origine du tir mortel.
Parti de Vannes fin juillet 2008, le Tanit avait été capturé le 4 avril dans le golfe d’Aden, à environ 640 km au large de Ras Hafun, dans la région autonome autoproclamée du Puntland (Nord-Est de la Somalie).
Les otages ont été libérés vendredi lors d’une opération menée à 15H30 heure de Paris (17H30 locales) par huit commandos-marine. Leur voilier de 12,5 mètres ne se trouvait plus alors qu’à quelque 20 nautiques (environ 30 km) de Ras Hafun.
Avant l’assaut, deux des cinq pirates ont été tués sur le pont du Tanit depuis une frégate française, selon le ministère de la Défense. Les trois autres, dont l’un s’était jeté à l’eau, ont été capturés.
Florent Lemaçon a été tué au cours d’un échange de tirs, dans le carré du voilier, entre les militaires français, arrivés sur le Tanit à bord d’un canot pneumatique, et les preneurs d’otages.
Selon des indications données par la Défense, Florent Lemaçon protégeait sa femme et son fils avec un matelas.
L’armée française était intervenue alors que le voilier se rapprochait des côtes du Puntland. Or, à Paris, le président Nicolas Sarkozy avait fixé une « ligne rouge »: les otages ne doivent pas être amenés à terre. Car dans ce cas, il aurait été impossible d’intervenir.
Des négociations avaient été engagées. La France avait même proposé de verser une rançon, dont le montant n’a pas été précisé, ainsi que l’échange de la mère et l’enfant contre un officier, comme l’a raconté M. Morin. Mais en vain
Alors que le versement d’une rançon par un Etat n’est jamais revendiqué, M. Morin a expliqué le recours à cette possibilité par le fait qu’il était « inimaginable » de laisser un enfant de 3 ans « être pris en otage longtemps dans cette zone ». « Il fallait tout essayer pour récupérer la famille y compris par la mise en oeuvre de solutions pas habituelles (comme une rançon, ndlr) », a-t-il dit.
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