Le piratage du Tanit s’achève sur un drame: un otage tué, quatre libérés
Le détournement du voilier français « Tanit » par des pirates somaliens s’est achevé sur un drame vendredi, un otage étant tué lors d’une opération de l’armée française qui a permis de libérer les quatre autres, dont un enfant, sains et saufs.
L’otage tué pendant l’opération est le propriétaire du voilier et père de l’enfant, Florent Lemaçon, qui a été touché lors d’un échange de tirs entre pirates et forces spéciales, a indiqué le ministre vendredi de la Défense Hervé Morin.
Deux pirates ont également été tués et trois autres faits prisonniers, lors de cette opération, annoncée par la présidence de la République en fin d’après-midi.
Le voilier de 12,5 mètres avait été capturé le 4 avril au large des côtes somaliennes, parmi les plus dangereuses au monde et infestées de pirates qui opèrent de plus en plus au large, avec à son bord le couple de propriétaires et leur enfant de trois ans, partis de Bretagne en juillet, ainsi que deux amis qui les avaient rejoints en route.
Jeudi, un bâtiment de la marine nationale – la France a déployé des bâtiments de guerre dans la zone dans le cadre des efforts internationaux de lutte contre la piraterie – « a pu prendre contact avec les pirates et a immobilisé le Tanit », a précisé l’Elysée.
Les négociations étant dans l’impasse et le voilier « dérivant vers la côte, une opération pour libérer les otages a été décidée », a précisé la présidence.
Des commandos de marine sont intervenus lors d’une opération de « vive force », a-t-on appris de source proche du dossier.
La zone au large des côtes somaliennes est la plus dangereuse actuellement. Après une relative accalmie des attaques depuis le début de l’année, les pirates ont capturé en moins d’une semaine six navires, malgré la présence de navires de guerre internationaux postés au large de la Somalie pour les neutraliser.
Un groupe retenait toujours vendredi en otage le capitaine américain de l’un d’eux, sous la menace d’un croiseur de l’US Navy.
Un bâtiment de la marine nationale participant aux opérations de surveillance anti-piraterie au large de la Somalie avait d’ailleurs croisé le Tanit mi-mars, déconseillant fermement aux plaisanciers de poursuivre leur route vers le Kenya et Zanzibar. Ils avaient néanmoins poursuivi leur voyage.
Avant l’attaque, ils avaient écrit sur leur blog sur internet: « Le danger existe, et il s’est sans doute accru au fil de ces derniers mois, mais l’océan reste vaste. Les pirates ne doivent pas anéantir notre rêve ».
La France a toujours manifesté sa fermeté face à la piraterie et depuis un an, les commandos sont intervenus à deux reprises avec succès pour libérer des bateaux français et leurs équipages aux mains de pirates somaliens.
Et vendredi, tout en présentant « ses condoléances attristées », Nicolas Sarkozy a tenu à « réaffirmer toute la détermination de la France à ne pas céder au chantage et à tenir en échec la piraterie ».
Le 11 avril 2008, les forces spéciales avaient libéré les 30 membres d’équipage du voilier de luxe Le Ponant, capturé une semaine plus tôt, après versement d’une rançon estimée à deux millions de dollars.
Le 15 septembre 2008, des commandos sont à nouveau intervenus pour libérer un couple de Français retenus depuis près deux semaines par des pirates somaliens sur leur voilier, le Carré d’As. Un pirate avait été tué.
Douze pirates capturés lors de ces opérations sont détenus en France.
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