Bousculade mortelle d’Abidjan: promesse de « sanctions », chagrin des familles

Les autorités ivoiriennes ont promis lundi des « sanctions » contre les responsables du drame survenu dimanche au stade Houphouët-Boigny d’Abidjan, où une bousculade a fait 19 morts, dont les familles brisées par le chagrin ont commencé à récupérer les corps.

Publié le 30 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

« Très rapidement, les responsabilités seront situées et je suis sûr que les sanctions seront prises », a déclaré à la télévision publique le président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), Jacques Anouma.

« Au plus tard » mardi, « certaines mesures vont être communiquées », a confirmé sans précision le ministre du Sport, Dagobert Banzio, à l’issue d’une « réunion de crise » autour du Premier ministre Guillaume Soro, qui devait présider mardi matin un « conseil de gouvernement extraordinaire » consacré au drame.

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La bousculade a eu lieu dimanche après-midi avant le match de football Côte d’Ivoire-Malawi, qualificatif pour le Mondial-2010, et a fait 19 morts et 132 blessés, selon le gouvernement.

Le ministre de l’Intérieur Désiré Tagro a expliqué dimanche soir ce « drame national » – selon l’expression de la star des « Eléphants » ivoiriens Didier Drogba – par le fait que « les gens restés dehors voulaient absolument entrer » dans l’enceinte sportive.

Rénové récemment, le stade, d’une capacité de 35. 000 places, était bondé lors de la rencontre. Des milliers de supporters étaient restés aux abords.

Lundi, des badauds ont défilé devant les entrées pour se recueillir.

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Le portail métallique du virage sud était cassé et un de ses battants posé à terre, tandis que celui du virage nord semblait intact. Près de cet accès, des paires de chaussures abandonnées témoignaient du drame, ainsi que des papiers d’identité – scolaires notamment – ou des bouts de papier marqués du nom d’un disparu.

Selon des récits de vigiles travaillant dans le stade ou à proximité, des spectateurs ont forcé le passage à ces deux entrées. Les premiers qui ont accédé à l’enceinte sont presque aussitôt tombés dans des escaliers et ont été piétinés par ceux qui les suivaient.

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Beaucoup de ces supporters avaient des tickets et étaient scandalisés qu’on leur refuse l’entrée, ont précisé ces témoins, affirmant que des membres des forces de l’ordre laissaient passer les personnes contre un peu d’argent.

Selon une source médicale et plusieurs témoins, la police aurait usé de gaz lacrymogènes pour disperser les nombreux spectateurs forçant le passage.

Entre désespoir et fatalisme, les familles des 19 morts ont commencé à récupérer les corps de leurs proches à la morgue principale de la ville, dans le quartier populaire de Treichville.

« Tout ce que Dieu fait est bon », lâchait Moussa Doumbia, dont le petit frère de 10 ans est mort dans le drame.

En larmes, Aminata Doumbia, qui a aussi perdu son petit frère Djaninin Kouyaté, 14 ans, ne savait comment annoncer cette nouvelle à leur mère.

Au moins six blessés graves étaient encore hospitalisés lundi après-midi, selon le ministère de la Santé, qui n’était pas en mesure de donner un bilan complet.

La Fédération ivoirienne de football prépare pour la Fifa un « rapport détaillé » sur la catastrophe.

Le comité d’organisation du Mondial-2010 en Afrique du Sud a appelé les pays en qualification à renforcer leurs mesures de sécurité dans les stades, précisant que les supporteurs de la Coupe des confédérations en juin et de la Coupe du monde, deux événements organisés pour la première fois en Afrique du Sud, seraient encouragés à entrer dans le stade trois heures avant les matchs.

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