Le sommet arabe s’est ouvert à Doha en présence du président soudanais el-Béchir
Le 21e sommet arabe s’est ouvert lundi matin à Doha en présence du président soudanais , sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), mais en l’absence du président égyptien Hosni Moubarak.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, assiste également à la séance d’ouverture de ce sommet, en dépit de la présence de M. Béchir, contre lequel la CPI a lancé le 4 mars un mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour, région de l’ouest du Soudan en proie à la guerre civile.
« Le Soudan est un pays membre des Nations unies, alors que la CPI est un organisme judiciaire indépendant qui n’interdit pas à l’ONU de traiter avec le Soudan », a déclaré dimanche à l’AFP un responsable onusien sous couvert de l’anonymat pour expliquer la décision de M. Ban d’assister tout de même à ce sommet.
Il s’agit du quatrième voyage à l’étranger du président soudanais délivré contre lui par la CPI. Il s’est rendu la semaine dernière en Erythrée, en Egypte et en Libye.
Les dirigeants arabes, qui se sont déclarés solidaires de M. Béchir, entendent demander « l’annulation » du mandat d’arrêt de la CPI, « le Soudan n’étant pas membre de cette Cour », selon un projet de résolution élaboré par les ministres arabes des Affaires étrangères et obtenu par l’AFP.
« La décision de la CPI contre le président Omar el-Béchir crée un dangereux précédent en s’en prenant à un président en exercice », affirme ce projet.
Khartoum a expulsé 13 grandes ONG internationales et fermé trois ONG locales en réponse au mandat d’arrêt de la CPI.
Jeudi, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé le Soudan à revenir sur sa décision et le Soudan s’est dit prêt le même jour à accueillir de « nouveaux partenaires » humanitaires pour remplacer les ONG internationales expulsées du Darfour, au terme d’une visite du président Béchir en Libye.
Outre M. Moubarak, les chefs d’Etat de quatre autres pays –Algérie, Irak, Maroc et Oman– n’ont pas fait le déplacement à Doha.
Les 22 membres de la Ligue arabe peinent à surmonter leurs querelles au sujet de la récente offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza, qui a renforcé leurs divisions en deux camps.
L’un, conduit par la Syrie et le Qatar et soutenu par l’Iran, a défendu les islamistes du Hamas, qui contrôlent Gaza. L’autre, emmené par l’Arabie saoudite et l’Egypte, a pris le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, chef du mouvement du Fatah.
Les efforts du roi Abdallah d’Arabie saoudite, qui a organisé deux mini-sommets en janvier à Koweït et le 11 mars à Ryad, avaient redonné l’espoir d’une réconciliation interarabe, mais celle-ci s’est éloignée avec le boycottage du sommet par M. Moubarak.
Des sources diplomatiques au Caire ont expliqué à l’AFP que M. Moubarak reprochait au Qatar ses « positions anti-égyptiennes » durant la guerre de Gaza.
Le sommet arabe doit aussi se prononcer sur l’avenir de l’initiative arabe de paix, proposant depuis 2002 à Israël une normalisation des relations en échange de son retrait des territoires arabes occupés en 1967.
Israël a relevé des « aspects positifs » dans ce plan d’inspiration saoudienne, mais ne l’a pas accepté.
Ses promoteurs craignent un durcissement de la politique israélienne sous le nouveau gouvernement de droite que le chef du Likoud, Benjamin Netanyahu, doit présenter mardi à l’investiture de la Knesset (Parlement israélien).
Après ce sommet, qui s’achèvera mardi à la mi-journée, les dirigeants arabes rencontreront les dirigeants de 12 pays sud-américains pour un deuxième sommet destiné à jeter les bases d’un partenariat entre les deux blocs.
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