Sénégal: l’opposition revendique une « large victoire » aux élections locales

L’opposition a revendiqué lundi une « large victoire » au lendemain des élections locales au Sénégal qui, si elle était confirmée par des chiffres officiels, constituerait la première défaite du parti au pouvoir depuis 9 ans.

Publié le 23 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Dernier test avant la présidentielle de 2012, ce scrutin pourrait accélérer la recomposition du paysage politique. Karim Wade, fils et influent conseiller du président Abdoulaye Wade, 82 ans, devait à cette occasion faire son entrée en politique avant une éventuelle candidature à la présidentielle.

« On revendique une large victoire. C’est un rejet de Wade, de son système et de son projet par le peuple sénégalais », a déclaré à l’AFP Serigne Mbaye Thiam, directeur de la communication de la coalition d’opposition « Benno Siggil Senegaal » (« S’unir pour un Sénégal debout » en ouolof).

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Selon M. Thiam, l’opposition est victorieuse dans de grandes villes et régions dont « Dakar et sa banlieue, Fatick (centre), Saint-Louis, Louga (nord) et Diourbel (centre) » à l’issue de ces locales qui avaient valeur de test pour le régime du président Wade, au pouvoir depuis 2000.

L’opposition avait réussi à taire ses divisions en présentant des listes communes dans la quasi-totalité des localités du pays.

Aucun chiffre officiel n’avait été publié lundi après-midi. Mais les états-majors politiques s’appuient sur les résultats affichés dans les bureaux de vote. Les résultats officiels provisoires sont attendus d’ici la fin de la semaine.

« La population a montré qu’elle en assez d’une politique qui ne répond pas à ses intérêts. Le président (Wade) et sa coalition ont été battus à plate-couture partout dans le pays », a déclaré l’ex-Premier ministre Macky Sall dont le parti est membre de la coalition de l’opposition.

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M. Sall, 46 ans, également ancien n°2 du parti au pouvoir avant de tomber en disgrâce et de rejoindre l’opposition, a gagné dans son fief de Fatick, selon la presse locale.

Cette victoire et celle de l’ex-Premier ministre Idrissa Seck, vainqueur à Thiès (ouest), renforcent ces deux anciens hommes de confiance du président Wade dans la perspective de la présidentielle de 2012. M. Seck, 50 ans, était déjà arrivé en 2e position lors de la présidentielle de février 2007.

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« Tous les présidentiables du parti au pouvoir (MM. Sall et Seck) sont partis et, en plus de ses dissensions internes, cela lui a coûté cher », a indiqué à l’AFP Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), ONG basée à Dakar.

Quant à la coalition au pouvoir, un de ses responsables a admis lundi que « les tendances (étaient) favorables à l’opposition ».

« Les Sénégalais ont décidé de changer de dirigeants dans les collectivités locales », a admis M. Guèye, membre du comité électoral de la coalition au pouvoir et porte-parole d’un des regroupements de partis soutenant le président Wade.

Pour Alioune Tine, « Wade n’a jamais eu un désaveu aussi cinglant depuis qu’il est au pouvoir ».

« Les Sénégalais ont mis un terme à la succession monarchique. Karim ne peut plus s’appuyer sur la légitimité de son père et les moyens institutionnels pour briguer la présidence de la République », a-t-il souligné.

Candidat à un poste de conseiller municipal à Dakar, Karim Wade, dirige une agence chargée de réaliser des infrastructures lors du sommet islamique organisé en mars 2008 à Dakar. Il a toujours démenti vouloir succéder à son père, comme de nombreux observateurs lui en prêtent l’intention.

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