Les Sénégalais votent pour les élections locales, test pour le pouvoir

Les Sénégalais ont voté dimanche pour des élections locales qui font figure de test, tant pour le pouvoir que pour l’opposition, avant le scrutin présidentiel de 2012, mais des « dysfonctionnements » ont retardé le début des opérations électorales.

Publié le 22 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Ces élections, qui se déroulent sur fond de tensions sociales, marquent également l’entrée dans l’arène politique de Karim Wade, 40 ans, fils et influent conseiller du président Abdoulaye Wade, 82 ans, dans la perspective d’une éventuelle candidature à la prochaine présidentielle.

« Le constat général, c’est qu’il y a des dysfonctionnements, des retards dans l’acheminement du matériel, particulièrement des bulletins de vote de tous les partis », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Commission nationale électorale autonome (Céna) Issa Sall.

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Selon lui, le retard a atteint jusqu’à six heures dans certains bureaux. Aucune indication sur la participation, qui pourrait être affectée par ces retards, n’était disponible. Le vote devait théoriquement débuter à 08H00 (locales et GMT) et s’achever à 18H00.

Des retards ont également été constatés par des journalistes de l’AFP dans plusieurs quartiers de la capitale, notamment au Plateau (centre administratif), à Pikine (banlieue) et aux HLM-Grand Yoff ainsi qu’à Saint-Louis (nord).

Mais le ministère de l’Intérieur se refusait à toute dramatisation. « Il ne faut pas exagérer un phénomène isolé », a assuré à l’AFP le conseiller en communication du ministère Marcel Mendy.

Ces dysfonctionnements peuvent-ils fausser la sincérité du scrutin ? « Pas du tout. C’est résiduel et la situation est en train de se rétablir », a-t-il répondu.

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Le président Wade a voté à la mi-journée: « Je suis content de constater l’affluence des électeurs et surtout la paix et l’ordre qui règne ici. C’est un bon signe que les élections vont se dérouler d’une manière tout à fait pacifique ».

Mais ces retards alimentaient un mécontentement certain et diverses spéculations.

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« Je suis là depuis 08H00. Le vote n’a pas démarré parce que les bulletins ne sont pas sur place. J’ai 49 ans et depuis l’âge de 18 ans je vote dans ce centre mais c’est la première fois que je vois ça. C’est un sabotage des autorités », s’est indigné Déguène Fall, à Pikine.

« Nous sommes là depuis 07H00 mais faute de bulletins de vote, on n’avait pas démarré. Beaucoup d’électeurs sont rentrés », a affirmé Aïssata Dieng, une présidente de bureau dans le même centre de vote, défaisant la pile de bulletins de vote sur un pupitre avant de les ranger.

Près de 5 millions d’électeurs (sur une population totale de 12 millions), dont près de 1,5 million dans la région de Dakar, sont appelés aux urnes pour élire plus de 20. 000 conseillers ruraux, municipaux et régionaux dans 543 collectivités locales.

La coalition « Sopi » (« changement » en ouolof, la langue la plus parlée au Sénégal), au pouvoir depuis 2000 et formée d’une soixantaine de partis, dispose de la quasi-totalité des sièges à l’Assemblée nationale et au Sénat.

Elle contrôle en outre la majorité des communautés rurales, des municipalités, dont Dakar et plusieurs grandes villes, et des conseils régionaux du pays.

Elle affronte notamment les principaux partis de l’opposition réunis dans la coalition « Benno Siggil Senegaal » (« S’unir pour un Sénégal debout » en ouolof) formée de 35 mouvements et d’organisations de la société civile.

Après avoir contesté la présidentielle de 2007, l’opposition avait boycotté les élections législatives et sénatoriales organisées cette même année.

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