Fespaco: « Teza » de l’Ethiopien Hailé Gérima décroche l’Etalon de Yennenga

Le film « Teza » de l’Ethiopien Haïlé Gérima a remporté samedi l’Etalon d’or de Yennenga, plus haute récompense du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), véritable institution du septième art en Afrique.

Publié le 7 mars 2009 Lecture : 2 minutes.

Hailé Gérima dont l’oeuvre figurait parmi les favoris est absent de Ouagadougou. Il a donc été représenté par sa soeur Selome Gérima, coproductrice du film.

« Teza » traite de l’époque de la dictature de Mengistu Haïlé Mariam dans les années 70 et 80 et a déjà remporté le prix spécial du jury et le prix du meilleur scénario à Venise.

la suite après cette publicité

Avant la remise du prix, la coréalisatrice avait indiqué qu’elle recherchait des financements pour montrer le film gratuitement dans les universités éthiopiennes.

La 21e édition du Fespaco a battu le record des oeuvres présentées. Quelque 374 films ont été sélectionnés et diffusés dans plus de dix salles à Ouagadougou sur un total de 664 oeuvres reçues.

Au moins 128 prix vont être distribués dans six catégories: long métrage, court métrage, documentaire, TV/vidéo, séries/sitcoms et diaspora avec le prix Paul Robeson.

Mais la fête du cinéma africain, qui soufflait cette année ses 40 bougies, a été quelque peu ternie par des problèmes liés à l’organisation.

la suite après cette publicité

Des festivaliers se sont plaints de ne pas disposer d’accréditations pour accéder aux salles et les réalisateurs ont été dépités par la cacophonie dans la programmation de leurs films plusieurs jours après l’ouverture.

Par ailleurs, la décision des organisateurs d’interdire les projections de films en plein air qui faisaient l’originalité du Fespaco a tué l’effervescence populaire.

la suite après cette publicité

Résultat: les salles ont été occupées par des festivaliers et autres touristes fortunés. Seul le film « Coeur de lion » du Burkinabè Boubacar Diallo a pu attirer les Ouagalais au cinéma.

En plus, le mythique « tapis rouge » avec « crépitement de flashs de photographes » pour accueillir les cinéastes et autres comédiens du cinéma africain a connu un succès mitigé.

Le réalisateur malien Cheick Oumar Sissoko, qui a remporté l’Etalon de Yennenga en 1995 avec son film « Guimba », a même déclaré qu’un policier l’avait écarté du tapis rouge alors qu’il marchait dessus.

Cette édition a aussi été marquée par un hommage des organisateurs au réalisateur sénégalais Ousmane Sembène.

Considéré comme le « doyen des cinéastes africains et pionnier du Fespaco » avant son décès en juin 2007, M. Sembène a été décoré à titre posthume par le gouvernement burkinabè.

Une avenue près de la présidence burkinabè a été baptisée en son nom. Les organisateurs ont aussi érigé une statue en son honneur et organisé des conférences et des expositions sur sa vie.

Un budget de 1,5 million d’euros a été nécessaire à l’organisation de ce 21e Fespaco dont le jury officiel long métrage est présidé par le réalisateur burkinabè Gaston Kaboré.

Vainqueur lui-même en 1997 de l’Etalon de Yennenga avec son film « Buud Yam », M. Kaboré, 58 ans, est assisté de sept personnes. La réalisatrice tunisienne, Moufida Tlati, 52 ans, la critique américaine Diarah N’Daw Spech, le Nigérian Olga Balogun, la militante rwandaise des droits humains, Monique Mujawamanya et la cinéaste Flora Gomez de la Guinée-Bissau.

La 14e édition du Marché international du cinéma et de la télévision africain (MICA) a été également organisée en marge de ce Fespaco.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires