Somalie: un million de personnes menacées par la famine
Plus d’un million de personnes survivent dans des conditions proches de la famine en Somalie, ont estimé mardi des experts de l’ONU qui s’attendent à ce que la sécheresse et la faim empirent dans le pays.
Cette évaluation effectuée par l’Unité d’analyse de la sécurité alimentaire et de la nutrition (FSNAU) de l’ONU et le Réseau d’alerte précoce de la famine (Fews Net), financé par l’Agence américaine de développement (USAID), intervient trois ans après une terrible famine qui avait tué quelque 260. 000 personnes, dont une majorité d’enfants en Somalie.
La FSNAU et Fews Net ont estimé mardi dans un rapport que 1. 025. 000 personnes en Somalie sont classées en niveau « crise » ou « urgence » alimentaires, dernier stade avant celui de « famine » sur son échelle de classification de la faim. Ce nombre a grimpé de 20% en six mois.
« L’amélioration et les progrès enregistrés depuis la fin de la famine en 2012 sont en train d’être perdus; de faibles pluies, le conflit, des perturbations dans le commerce et la baisse des l’aide humanitaire ont fait empirer la situation alimentaire », écrivent les deux organismes.
« La malnutrition sévère a augmenté dans de nombreuses parties du pays, particulièrement parmi les enfants », dont plus de 218. 000 – soit un enfant de moins de cinq ans sur sept – sont gravement mal-nourris, et « il est probable que la situation continue de se détériorer », poursuivent la FNSAU et Fews Net.
Les faibles pluies cette année ont eu un impact négatif sur les récoltes et sur le rendement du bétail, provoquant notamment des pénuries de lait dans certaines régions.
En outre, si les forces somaliennes, appuyées par la Force de l’Union africaine en Somalie (Amisom) continuent de reprendre des localités aux shebab, les grands axes routiers qui les relient restent sous le contrôle ou la menace des islamistes, perturbant les échanges commerciaux et faisant encore grimper les prix des denrées.
La Somalie est privée de réelle autorité centrale depuis la chute du régime autoritaire du président Siad Barre en 1991 qui a plongé dans le chaos le pays, livré aux milices de chefs de guerre, groupes armés islamistes et gangs criminels.
L’actuel gouvernement somalien, présenté par la communauté internationale comme le meilleur espoir de paix et de retour à un Etat depuis deux décennies, peine à asseoir son pouvoir au-delà de Mogadiscio et sa périphérie malgré les défaites militaires des shebab, qui laissent dans de nombreuses régions la place à des chefs de guerre tentant d’imposer leur propre autorité.
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