Tunisie: un an de prison pour le dirigeant d’un parti islamiste interdit
L’ex-président du mouvement islamiste tunisien interdit Ennahdha (Renaissance), Sadok Chourou, a été condamné samedi à un an de prison ferme pour « maintien d’une association illégale », a-t-on appris de source judicaire à Tunis.
Sadok Chourou, 61 ans, comparaissant en état d’arrestation, a été condamné en application de l’article 30 du code des associations, qui punit « la participation, le maintien et la restructuration d’organisations non agréées », a-t-on indiqué de source judiciaire.
Cet opposant jugé par le tribunal de première instance de Tunis s’est vu reprocher d’avoir « repris des activités, renoué le contact avec ses partisans et parlé au nom du mouvement interdit » suite à sa libération conditionnelle début novembre après 18 ans de réclusion.
Samedi, la défense a plaidé l’invalidation des poursuites, mettant en avant « le caractère politique » du procès et estimé que l’accusé « (n’avait) fait qu’exprimer ses opinions », a résumé à l’AFP Me Samir Ben Amor, son avocat.
M. Chourou a été interrogé sur le contenu de déclarations faites après sa libération conditionnelle au site « islamonline » et à la télévision Al-Hiwar (Le Dialogue), un canal de la dissidence émettant depuis l’Italie.
Selon son avocat, l’ancien président d’Ennahdha a démenti avoir envisagé une restructuration de son mouvement mais revendiqué le droit de s’exprimer sur « ses relations avec le pouvoir » et les mauvaises conditions de détention durant ses 18 années de réclusion.
Me Ben Amor a indiqué qu’il allait interjeter appel du jugement qu’il a jugé « sévère ».
Sadok Chourou a dirigé Ennahdha après l’exil volontaire de son chef Rached Ghannouchi en 1988, avant d’être condamné à la réclusion à perpétuité en 1991 lors des procès consécutifs au démantèlement du mouvement.
Universitaire ayant enseigné à l’Académie militaire tunisienne, Sadok Chourou fait partie des 21 opposants islamistes libérés en novembre et composant le dernier groupe de détenus parmi les partisans d’Ennahdha.
Pour les autorités, Ennahdha est « une organisation extrémiste interdite qui prône l’atteinte aux biens et aux personnes pour réaliser ses objectifs ».
Ce parti avait été accusé de complot visant à renverser le régime.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...