La technologie pour protéger éléphants et rhinocéros du braconnage en Afrique

Plusieurs chefs d’Etat africains ont lancé un appel cette semaine au sommet Etats-Unis-Afrique à Washington pour plus d’équipements de haute technologie afin de mieux combattre les braconniers qui tuent les éléphants et rhinocéros pour récupérer leur ivoire et corne, vendus plus chers que l’or.

La technologie pour protéger éléphants et rhinocéros du braconnage en Afrique © AFP

La technologie pour protéger éléphants et rhinocéros du braconnage en Afrique © AFP

Publié le 6 août 2014 Lecture : 3 minutes.

Ils ont notamment réclamé davantage d’hélicoptères et de drones pour protéger les réserves ainsi que des scanners sophistiqués pour inspecter les chargements dissimulant des défenses d’éléphants et des cornes de rhinocéros.

Mais ils ont aussi reconnu que mettre fin à la demande, surtout en Asie, est essentiel pour décourager la chasse des animaux en danger d’extinction.

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« Au cours de la dernière décennie, nous avons constaté une augmentation alarmante de bandes organisées de criminels violents bien équipés qui se sont reconvertis dans le braconnage pour l’ivoire », a expliqué le président Ali Bongo du Gabon.

« Souvent, les rhinocéros sont chassés avec des hélicoptères par plusieurs groupes de braconniers dotés d’équipements sophistiqués de communication », a-t-il dit dans un groupe de discussion avec les dirigeants de la Tanzanie, de la Namibie et du Togo, auquel participait la secrétaire américaine de l’Intérieur, Sally Jewell, chargée des parcs nationaux et de la protection de la faune.

En 2013, quelque 20. 000 éléphants ont été abattus en Afrique, un nombre supérieur à celui des naissances, tandis que 1. 004 rhinocéros ont été tués en Afrique du Sud, soit trois par jour, a précisé Mme Jewell.

« Cette activité illégale est énormément rentable. Elle engendre des milliards de dollars de revenus par an, ce qui alimente le développement d’organisations criminelles internationales et remet en question des décennies de progrès de conservation sur le continent africain », a-t-elle ajouté.

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Le trafic d’ivoire prend des tournures qui surprennent certains dirigeants africains. Le président Faure Gnassingbé du Togo a dit avoir été stupéfait d’apprendre en 2013 qu’un chargement de mille défenses d’éléphant provenant du Togo avait été bloqué en Malaisie.

« Cela m’a vraiment surpris car nous n’avons pas beaucoup d’éléphants », a-t-il expliqué. Ce pays en compte un peu plus de 800.

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Quand plus de défenses d’éléphant d’origine togolaise ont été saisies à Hong Kong, il a alors compris que les trafiquants faisaient passer leurs cargaisons d’ivoire par le Togo.

-« Nous avons parlé aux Chinois »-

Le président tanzanien, Jakaya Kikwete a décrit les efforts entrepris dans son pays pour accroître les capacités des gardes dans les parcs pour protéger les animaux souvent au prix de leur vie car ils sont tués par les braconniers.

Accroître la flotte d’hélicoptères, les drones et les forces armées pour protéger les réserves naturelles nationales peut faire une différence, mais seulement si des efforts sont aussi entrepris pour décourager la demande d’ivoire en Asie, a-t-il insisté.

« Si on parvient à mettre fin au marché de l’ivoire et des cornes de rhinocéros nous pourrons certainement sauver ces espèces », a jugé M. Kikwete.

Mais cela reste un défi vu que les marchés de l’ivoire en Chine et en Thaïlande prospère, tandis que la poudre de corne de rhinocéros est prisée au Vietnam et en Chine pour ses supposées vertus médicinales.

« Nous avons déjà parlé de ce problème aux Chinois », a dit le président gabonais, expliquant comment il a abordé ce sujet avec un responsable de Pékin dont il n’a pas précisé le nom.

Après avoir écouté ce dernier expliquer l’importance des pandas en Chine, et de les protéger, il lui a demandé ce qui se passerait si les Africains commençaient à répandre le mythe que le poil de ces animaux étaient bons pour la fertilité, créant une demande pour ces créatures.

Le président Bongo a raconté que le responsable chinois avait été stupéfait.

« Et je lui ai dit: +vous savez, nous ressentons la même chose pour nos éléphants et rhinocéros+ » et « il a compris », a-t-il ajouté.

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