Le Ghana a demandé l’aide du FMI pour freiner la dépréciation de sa monnaie
Le Ghana a demandé l’aide du Fonds Monétaire International (FMI) pour freiner la dépréciation de sa monnaie, le cedi, et rétablir la confiance des investisseurs dans son économie en difficulté, a confirmé lundi à Washington le président John Mahama.
Le président ghanéen, qui assiste au sommet Etats-Unis/Afrique, a indiqué que son pays avait besoin d’assistance pour mener à bien des ajustements structurels afin de parvenir à équilibrer son budget en quelques années et enrayer la chute du cedi.
« Nous voulons travailler avec » le FMI « et voir comment nous pouvons éliminer le déficit rapidement », a indiqué M. Mahama lundi.
« Les marchés internationaux de capitaux (. . . ) pensent qu’il y a un manque de crédibilité à moins que vous n’ayez le soutien du FMI », a-t-il ajouté sans donner de détail sur le montant de l’aide recherchée auprès du Fonds.
Le cedi a plongé de 40% par rapport au dollar cette année.
« L’objectif ultime est de stabiliser le cedi pour empêcher localement une envolée des prix », avait déclaré plus tôt le ministre des finances, Seth Terkper, à Accra à la radio FM Joy, estimant cette mesure rétablirait la confiance des investisseurs dans l’économie de son pays.
Jusqu’ici, le président ghanéen avait assuré qu’Accra n’avait pas besoin d’aide internationale pour endiguer la chute du cedi.
Le Ghana est devenu le deuxième pays d’Afrique sub-saharienne après la Zambie depuis juin à demander l’aide du FMI.
Considéré comme étant la démocratie la plus stable dans cette région d’Afrique tourmentée, le Ghana a connu une croissance économique rapide l’année dernière grâce à d’importantes exportations d’or, de cacao et de pétrole qu’elle a commencé à produire en 2010.
Mais la baisse des prix du métal jaune et les dépenses excessives du gouvernement ainsi que les difficultés rencontrées pour augmenter la production de brut ont suscité le scepticisme des investisseurs.
En mars, l’agence de notation Fitch avait averti que le Ghana risquait un abaissement de sa note en raison de la dépréciation de sa monnaie.
Selon le cabinet d’études économiques Capital Economics, le déficit budgétaire du pays s’est creusé pour atteindre 10% du Produit intérieur brut (PIB) à la suite d’une augmentation des subventions et des dépenses liées au secteur public notamment.
Le déficit des comptes courants a enflé également pour représenter 12% du PIB, malgré l’augmentation des exportations pétrolières, entraînant une dépréciation de la monnaie nationale et une vive inflation.
Un plan d’aide du FMI, soit sous la forme d’un crédit stand-by sur trois ans, soit sous la forme d’une aide d’urgence, devrait réclamer en contrepartie « des mesures significatives » pour diminuer le déficit budgétaire, notamment un gel des augmentations de salaires des fonctionnaires, des réductions de subsides et une hausse de la TVA, estime encore Capital Economics.
Le PIB du Ghana, qui a crû de quelque 7,5% par an au cours de la décennie passée, devrait modérer sa croissance à 4% en 2014 et 2015, selon ces experts.
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