Ebola: l’OMS veut des « mesures drastiques » et convoque une réunion avec 11 pays
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a tiré la sonnette d’alarme face à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, la plus grave qui ait existé, et convoqué pour début juillet une réunion internationale d’urgence avec 11 pays.
Devant la hausse continue du nombre de décès et de cas de maladie à virus Ebola en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, l’OMS « tire la sonnette d’alarme » et estime que des « mesures drastiques sont nécessaires » pour endiguer cette épidémie mortelle et hautement contagieuse, a indiqué l’agence de l’ONU dans un communiqué.
Le 23 juin, l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) avait déjà averti que l’épidémie était désormais « hors de contrôle » et menaçait de se propager à d’autres zones.
Un constat alarmiste que l’OMS, qui a jusqu’à présent déployé 150 experts sur le terrain, partage désormais.
« L’OMS est vivement préoccupée par la transmission en cours de l’épidémie aux pays voisins, ainsi que par le potentiel de propagation internationale ultérieure du virus Ebola », a déclaré le Dr Luis Sambo, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, cité dans le communiqué.
D’après le bilan communiqué jeudi par l’OMS, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone totalisent depuis le début de l’épidémie en mars 635 cas de fièvre hémorragique (dont un peu plus de la moitié ont été confirmés par des analyses comme étant dus au virus Ebola), dont 399 décès.
La Guinée, d’où la flambée est partie, est le pays le plus affecté avec 396 cas de fièvre hemorragique (dont 280 mortels), selon l’OMS. Le Liberia a dénombré 63 cas de fièvre hémorragique dont 41 mortels. Le Sierra Leone a comptabilisé pour sa part 176 cas. Le Sierra Leone, qui selon l’OMS a décidé désormais de ne publier que le nombre de cas mortels strictement liés à Ebola, a enregistré 46 décès.
– L’épidémie la plus grave jamais survenue –
Selon l’OMS, l’épidémie actuelle d’Ebola est par conséquent « la plus grave » en termes de nombre de cas et de décès notifiés et par sa répartition géographique.
Selon le spécialiste de la maladie à l’OMS, Pierre Formenty, la recrudescence du nombre de cas s’explique en partie par un « relâchement » de la mobilisation.
« Il ne s’agit plus d’une épidémie spécifique à un pays mais d’une crise sous-régionale qui requiert une action ferme des gouvernements et des partenaires », a souligné le Dr Sambo.
« Il faut impérativement intensifier les efforts de riposte, promouvoir la collaboration transfrontalière et le partage d’informations sur les cas suspects et les contacts, (. . . ) et mobiliser tous les secteurs de la communauté afin de garantir un accès sans entrave aux zones affectées », a-t-il ajouté.
Afin d’ »interrompre dans les plus brefs délais la propagation de la maladie », l’OMS organise les 2 et 3 juillet 2014 à Accra (Ghana) une réunion d’urgence, à laquelle prendront part les ministres de la Santé de 11 pays — Guinée, Liberia, Sierra Leone, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Mali, Sénégal et Ouganda — et différents partenaires de l’organisation impliqués dans la riposte à la flambée d’Ebola, dont des représentants de l’industrie minière, de MSF, de l’Institut Pasteur et de l’Union européenne.
Ils seront chargés d’élaborer un plan complet de riposte opérationnel inter-pays.
Le virus Ebola, qui provoque des « fièvres hémorragiques », tire son nom d’une rivière du nord de l’actuelle République démocratique du Congo (ex-Zaïre), où il a été repéré pour la première fois en 1976. Son taux de mortalité peut aller de 25 à 90% chez l’homme.
Ce virus de la famille des filoviridae (filovirus) se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d’animaux infectés. Les rituels funéraires, au cours desquels les parents et amis sont en contact direct avec le corps du défunt, jouent un rôle important dans la transmission.
Il n’y a pas de vaccin homologué contre la fièvre Ebola, qui se manifeste par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées.
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