Au Mali, Choguel Maïga approuve publiquement une critique contre la junte

Dans une vidéo publiée sur la page Facebook de la télévision Joliba, le Premier ministre malien a dit adhérer à un communiqué critique envers les militaires dont l’un de ses proches est signataire, tout en appelant à soutenir Assimi Goïta et en dénonçant les tentatives de l’opposer à ce dernier.

Le Premier ministre malien, Choguel Maïga, à Bamako, en octobre 2021. © Nicolas Remene/Le Pictorium pour JA

Le Premier ministre malien, Choguel Maïga, à Bamako, en octobre 2021. © Nicolas Remene/Le Pictorium pour JA

Publié le 19 juin 2024 Lecture : 2 minutes.

Un numéro d’équilibriste. Le Premier ministre du Mali, Choguel Kokalla Maïga, a endossé le contenu d’un texte ouvertement critique envers la junte, dont Boubacar Traoré, l’un de ses proches, est signataire. Cependant, dans une vidéo diffusée sur la page Facebook de la télévision Joliba, Choguel Maïga affirme la nécessité de soutenir le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, et dénonce les tentatives de l’opposer aux militaires : « Il ne faut poser aucun acte de déloyauté vis-à-vis du président. » Il s’insurge également contre les tentatives de « manipulation » visant selon lui à « créer des conflits au sommet entre les militaires et le Premier ministre » et à le présenter comme « le premier opposant de la transition ».

Des proches critiques envers la junte

Boubacar Traoré, l’un de ses proches, a été placé en détention le 28 mai, dans la foulée de la publication d’un communiqué émanant de la faction du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) restée fidèle au Premier ministre et s’opposant fermement à un éventuel maintien des militaires au pouvoir pendant plusieurs années supplémentaires. « Personne ne peut dire qu’il y a un point faux dans le mémorandum pour lequel [Boubacar Traoré] est détenu », déclare Choguel Maïga dans la vidéo enregistrée mardi.

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Le Premier ministre passe pour isolé, avec une capacité d’action limitée vis-à-vis des militaires. C’est la première fois qu’il s’exprime publiquement sur ce document, dont la publication a renforcé les spéculations en cours depuis des mois sur son remplacement. Un autre de ses fidèles, Abdelkader Maïga, a été condamné en avril à deux ans de prison dont un ferme pour diffamation.

Le Mali, confronté au jihadisme et plongé depuis 2012 dans une grave crise multidimensionnelle, est dirigé par des colonels depuis un double putsch en 2020 et 2021. Choguel Maïga a été nommé chef de gouvernement par les militaires à la suite du second coup d’État. Il affirme néanmoins son soutien au processus de « transition » censé stabiliser la sécurité et générer de profondes réformes, avant une rétrocession du pouvoir à des civils élus. Une issue renvoyée à un horizon inconnu après que les militaires ont failli à plusieurs reprises à leurs engagements en la matière.

(Avec AFP)

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