Liberia: des viols dus à une culture de l' »hyper-masculinité » héritée de la guerre

Plus de dix ans après la fin de la guerre civile au Liberia, des mères qui furent violées sont aujourd’hui confrontées à des violences sexuelles sur leurs filles en raison de la persistance d’une culture de « l’hyper-masculinité », selon un centre de réflexion.

Liberia: des viols dus à une culture de l' »hyper-masculinité » héritée de la guerre © AFP

Liberia: des viols dus à une culture de l' »hyper-masculinité » héritée de la guerre © AFP

Publié le 9 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

L’Institut pour le développement en outre-mer (ODI), dont le siège est à Londres, écrit dans un rapport publié lundi que plus de trois-quarts des femmes sur quatre ont été victimes de violences sexuelles pendant la guerre civile de 1989-2003 et que le pays continue d’enregistrer un des taux de criminalité sexuelle parmi les plus hauts du monde.

« La guerre peut créer un environnement dans lequel les violences sexuelles sont normalisées. Après la guerre, les hommes sont souvent agressifs, « hyper-masculins » et combattent pour s’adapter en temps de paix », explique Nicola Jones, chercheur de l’ODI.

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« L’héritage de la violence sexuelle peut avoir des impacts dévastateurs non seulement sur les individus et leurs familles, mais aussi sur l’ensemble des communautés ».

Le viol est devenu une arme pendant la guerre civile qui a duré de 1989 à 2003 et est toujours utilisé, il est impuni la plupart du temps. Les enfants-soldats servaient notamment d’esclaves sexuels aux rebelles libériens.

Mais la crise persiste et les deux-tiers des victimes de viols au Liberia l’an dernier étaient des enfants, selon le gouvernement qui a révélé que dix enfants de moins de 14 ans sont décédés des suites de blessures provoquées par les viols.

Sur un millier de cas signalés en 2013, 65 pc concerne des enfants âgés de trois à quatorze ans. Mais seuls 137 cas ont été jugés, et seulement 49 violeurs condamnés.

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L’étude menée par l’ODI, qui a interrogé des adolescents, leurs familles, des chefs communautaires et des humanitaires, intitulée « la fin du viol comme arme de guerre », porte sur la manière dont les femmes continuent de survivre à travers le cauchemar des violences sexuelles à mesure que la société libérienne se bat pour revenir à la paix.

L’étude concerne notamment la cas d’une fillette de deux ans violée par un ami de la famille dans le comté de Bomi, dans le nord-ouest.

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La mère, qui devait aller au marché, l’avait confiée à un ami de la famille, mais en rentrant, elle avait trouvé son enfant en larmes.

L’ami de la famille avait déclaré que l’enfant pleurait car elle s’ennuyait de sa mère, mais celle-ci, en la changeant avait découvert du sang sur le ventre et les jambes du bébé.

La présidente Ellen Johnson Sirleaf a surveillé la mise en place de nouvelles lois contre le viol, la création d’une cour de justice spécifique et le lancement d’une unité féminine de police en 2009.

Mais convaincre les victimes de viols de porter plainte reste une grande bataille. Celles qui le font changent souvent d’avis de peur d’être stigmatisées, et choisissent plutôt la médiation de chefs coutumiers pour obtenir des compensations.

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