Nouvelle reddition de rebelles hutu rwandais en RDC
Plusieurs dizaines de rebelles hutu rwandais se sont rendus lundi dans l’Est de la République démocratique du Congo en présence d’observateurs internationaux, poursuivant un processus de démobilisation amorcé dix jours plus tôt, ont indiqué des témoins.
Au cours d’une cérémonie de reddition organisée à l’initiative des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), 83 combattants de ce mouvement ont déposé les armes à Kigogo, localité du Sud-Kivu à 110 km au sud de Bukavu, capitale de cette province congolaise frontalière du Rwanda, a indiqué à l’AFP Patrick Nymatomwa.
La cérémonie a eu lieu en présence de l’ambassadeur de la Namibie en RDC, représentant la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), et de membres de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco), a précisé M. Nymatomwa, animateur du Programme paix et réconciliation (PPR) de l’Eglise du Christ au Congo,
Fédération d’Eglises protestantes impliquée depuis plusieurs années dans des missions de médiation vis-à-vis des FDLR.
Les rebelles ont remis 83 armes, « dont huit lourdes », a ajouté M. Nymatomwa, joint par téléphone de Bukavu. Les faits rapportés par M. Nymatomwa ont été confirmés par un journaliste congolais ayant assisté à la cérémonie.
Le 30 mai, une centaine de combattants des FDLR s’étaient rendus dans des conditions similaires, donnant le coup d’envoi d’un processus de démobilisation de ce groupe armé, dont seul le temps permettra de mesurer la portée.
Les effectifs des FDLR, dont certains membres et dirigeants sont accusés d’avoir participé au génocide de 1994 au Rwanda, tournent autour de 1. 500 à 2. 000 combattants, selon les estimations.
Leurs combattants les plus anciens sont présents dans l’Est de la RDC depuis 1994 et la chute du pouvoir hutu ayant organisé le génocide des Tutsis.
Opposées au régime tutsi du président Paul Kagame, au pouvoir à Kigali depuis la fin des massacres de 1994, les FDLR n’ont mené aucune action en territoire rwandais depuis plusieurs années mais sont accusées par l’ONU de commettre régulièrement des atrocités contre les civils dans les zones sous leur contrôle en RDC.
Les miliciens qui se rendent espèrent pouvoir transformer leur mouvement en parti politique d’opposition au Rwanda, ce qui semble aujourd’hui très hypothétique du fait que Kigali continue de les ostraciser et ne permet pas d’existence légale à l’opposition.
L’ONU et les Occidentaux veulent juger de la sincérité des FDLR à leurs actes et souhaitent voir traduits devant la justice internationale les dirigeants du mouvements recherchés pour leur implication dans le génocide de 1994.
Pour l’heure, aucune nouvelle cérémonie de reddition n’est programmée, a indiqué à l’AFP le pasteur Bulambo Lembe Lembe, coordonnateur du PPR pour l’Eglise du Christ au Congo.
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