Soudan: un opposant arrêté après des accusations contre des paramilitaires
L’opposant et ancien Premier ministre soudanais Sadek al-Mahdi a été arrêté samedi après avoir accusé une unité paramilitaire de viols et de violences contre les civils au Darfour (ouest), a annoncé son secrétaire.
« A 20H45 (17H45 GMT), des officiers de la sécurité d’Etat se sont présentés au domicile de l’imam Sadek al-Mahdi avec un mandat, et ils l’ont arrêté », a déclaré à l’AFP Mohammed Zaki, secrétaire de l’opposant, sans donner plus de détails.
M. al-Mahdi, qui était Premier ministre quand le président Omar el-Béchir a mené son coup d’Etat en 1989 et dirige actuellement le parti d’opposition Oumma, est l’une des figures les plus importantes arrêtée dans l’histoire récente du Soudan.
Le puissant Service national de renseignement et de sécurité (NISS) a le droit de détenir des suspects pour une période de plus de quatre mois sans supervision judiciaire.
M. al-Mahdi avait été entendu jeudi par la Cour de sécurité d’Etat après une plainte du NISS lui reprochant d’avoir accusé les Rapid support forces (RSF), une unité paramilitaire, d’exactions au Darfour, région de l’ouest du Soudan théâtre depuis 2003 d’affrontements entre l’armée alliée à des tribus, et des rebelles réclamant un partage du pouvoir avec Khartoum.
Cette arrestation intervient alors que Oumma et d’autres mouvements d’opposition sont engagés dans un « dialogue national » avec le gouvernement que les services de renseignement désapprouvent, selon un opposant.
Mercredi, des chefs des RSF avaient rejeté comme des « allégations mensongères » les accusations d’abus à leur encontre. « Nous n’avons pas pillé. Nous n’avons pas brûlé de village. Nous n’avons pas commis de viol », a affirmé l’un d’eux lors d’une conférence de presse à Khartoum.
Le chef de la mission ONU-Union africaine pour le Darfour Mohamed Ibn Chambas, a cependant récemment accusé les RSF de mener des attaques contre la population, en parlant d’agissements « particulièrement inquiétants ».
Les RSF ont également été critiqués par l’Union européenne.
Outre les mouvements rebelles armés actifs au Darfour et dans le sud du pays, Le Soudan a été secoué en septembre par d’importantes manifestations contre la suppression de subventions sur les carburants accompagnées d’appels au départ du président.
Il s’agissait du plus important mouvement de contestation depuis l’arrivée au pouvoir de M. Béchir.
La répression de ces manifestations a fait environ 200 morts selon Amnesty International, et a brimé la presse et l’opposition, avant la mise en place d’une politique de dialogue en janvier.
M. Béchir a depuis interdit en avril aux partis politiques d’organiser des réunions sans autorisation préalable, y compris dans leurs locaux. Mais dans les faits, les rassemblements n’ont pas été réprimés par les forces de sécurité.
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