Algérie: Bouteflika en passe d’être réélu pour un 4e mandat

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, affaibli par la maladie, était en passe jeudi soir de remporter un quatrième mandat à l’issue d’un scrutin qui n’a attiré que la moitié des électeurs et qui semblait joué d’avance.

Algérie: Bouteflika en passe d’être réélu pour un 4e mandat © AFP

Algérie: Bouteflika en passe d’être réélu pour un 4e mandat © AFP

Publié le 18 avril 2014 Lecture : 3 minutes.

Son principal adversaire, Ali Benflis, a affirmé qu’il rejetait « en bloc et en détail » le résultat, dénonçant une « fraude à grande échelle » et de « graves irrégularités » tout au long de la journée et partout dans le pays.

Les résultats du scrutin doivent être annoncés vendredi après-midi par le ministre de l’Intérieur Tayeb Bélaïz.

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Toutefois et malgré l’absence de sondages, les partisans du président sortant ont commencé à célébrer sa victoire dans les rues d’Alger, dès la fermeture des bureaux de vote. Des cortèges de voitures, ornés du drapeau national et du portrait de leur champion, sillonnaient à coups de klaxons les principales artères de la capiale. Un feu d’artifice a même été tiré sur la place de la Grande Poste, au coeur d’Alger.

Le taux de participation s’est établi à 51,7 %, en net recul par rapport à celui de 74% en 2009. Le plus faible taux de participation a été enregistré en Kabylie (autour de 25%), où des incidents ont fait 70 blessés, et dans la capitale, où les Algérois ont été seulement 37% à voter.

Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, affaibli par la maladie, briguait un 4e mandat après quinze ans de pouvoir, face à cinq candidats, dont son ex-Premier ministre Ali Benflis. A cette occasion, M. Bouteflika a fait sa première apparition publique depuis le 8 mai 2012, en allant voter personnellement malgré ses ennuis de santé causés par un AVC il y a un an.

Souriant, il est arrivé à l’école Bachir El Ibrahimi à El Biar, entouré de deux de ses frères, dont Saïd, son conseiller spécial à qui l’on prête d’immenses pouvoirs, et d’un jeune neveu. Il a salué la presse de la main avant de se rendre dans l’isoloir, accompagné d’un homme. Il s’est ensuite laissé photographier avant de glisser son bulletin dans l’urne, puis est parti sans faire de déclaration.

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Après avoir entretenu un certain suspense, la presse semblait entériner une reconduction de M. Bouteflika pour un quatrième mandat de cinq ans.

Le quotidien francophone El Watan a parlé d’un « scrutin dénué de crédibilité », dénonçant la fraude qui « a toujours régné sur les élections algériennes ».

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Pour Liberté aussi, le scrutin est « dénué d’enjeux réels ».

– Conjurer le mauvais sort –

Sur le terrain, plus de 260. 000 policiers et gendarmes ont été déployés pour assurer la sécurité de près de 23 millions d’électeurs.

A Alger, certains policiers étaient armés de kalachnikov ou de fusils à pompe et un hélicoptère tournoyait dans le ciel bleu de la capitale. Une tentative de manifestation d’opposants a été vite étouffée.

A Rais, un village de la banlieue d’Alger victime de l’un des pires massacres des années 1990, les électeurs ont expliqué choisir la stabilité et la paix. Redouane, 44 ans, a ainsi voté sans grande conviction: « C’est juste une façon de conjurer le mauvais sort » car « j’ai peur de l’instabilité, de revivre l’horreur ».

Arrivé au pouvoir en 1999, M. Bouteflika a été l’un des artisans de la réconciliation après la guerre civile. Le 8 mai 2012, il avait laissé envisager une succession ouverte en déclarant que sa génération avait « fait son temps ».

Mais le 22 février dernier, il a finalement annoncé sa décision de se représenter sur fond de profondes divergences au sein de l’armée, qui joue un rôle politique majeur, et malgré les doutes sur ses capacités à diriger le pays.

M. Bouteflika a exhorté mardi les Algériens à se rendre aux urnes.

Une coalition de cinq partis d’opposition a appelé à boycotter le scrutin, plaidant en faveur d’une « transition démocratique », tandis que le mouvement Barakat (« Ça suffit »), hostile à un quatrième mandat, a estimé que cette élection était « un non-événement ».

Outre la participation, c’est la fraude qui fait débat, après les récentes révélations d’un ancien wali (préfet) confirmant que cette pratique avait bien lieu.

Principal rival de M. Bouteflika et connaisseur des affaires du sérail, M. Benflis en a fait un thème majeur et a affirmé dès les premières heures du scrutin qu’elle avait déjà commencé.

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