Soudan du Sud: l’armée reconnaît avoir perdu la ville pétrolière de Bentiu
L’armée sud-soudanaise a reconnu mercredi avoir perdu face aux rebelles le contrôle de la ville pétrolière stratégique de Bentiu, située dans le nord du pays et âprement disputée depuis des mois.
Bentiu, capitale de l’Etat pétrolier d’Unity, est la première ville d’importance à être reprise par les rebelles de l’ancien vice-président Riek Machar depuis qu’une offensive gouvernementale menée au début de l’année a repoussé les rebelles en dehors de villes majeures.
« Les forces de Riek Machar sont entrées dans la ville mardi, après le retrait de nos forces », a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée du président Salva Kiir, Philip Aguer, accusant les rebelles de « commettre des atrocités, dont le meurtre de civils ».
Les rebelles avaient capturé la ville en décembre, au début du conflit, mais en avaient été chassés un mois plus tard.
« Les rebelles tuaient des innocents dans les hôpitaux, les marchés et les mosquées », a ajouté Philip Aguer, des informations que l’AFP n’a pas pu confirmer de façon indépendante.
Le porte-parole de l’armée ne pouvait pas, mercredi, confirmer que les deux camps s’étaient affrontés sur le terrain, mais a déclaré qu’il était « fort probable qu’il y ait eu des combats ».
Le chef des rebelles au Soudan du Sud Riek Machar avait déclaré lundi à l’AFP que ses forces allaient viser la capitale Juba et des champs pétroliers clés et que la guerre civile ne s’arrêterait pas tant que le président Salva Kiir serait au pouvoir.
Les rebelles avaient annoncé la prise de Bentiu mardi et lancé du même coup un ultimatum aux compagnies pétrolières, exigeant qu’ils stoppent la production.
M. Aguer a indiqué que les rebelles ont attaqué une raffinerie en construction près de Bentiu, mais qu’elle demeurait sous le contrôle de l’armée.
Avant que le conflit n’éclate il y a quatre mois, le pétrole fournissait près de 95 % des revenus du gouvernement du Soudan du Sud, qui, après des décennies de guerre civile, avait obtenu son indépendance il y a moins de trois ans.
Le conflit sud-soudanais, qui a fait des milliers de morts et près de 900. 000 déplacés, a éclaté le 15 décembre dans la capitale Juba, avant de rapidement s’étendre à d’autres Etats clés du pays, en particulier ceux du Haut-Nil (nord-est), d’Unité (nord) et du Jonglei (est). Alimenté par une vieille rivalité politique, il oppose le président sud-soudanais Salva Kiir à son ex-vice-président Riek Machar, limogé en juillet 2013.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...