Des méga-contrats pour développer le gisement de Total en Angola
A peine lancé, le développement du gisement pétrolier géant de Total, au large de l’Angola, génère des méga-contrats pour les groupes de services pétroliers comme le français Technip, bien que les coûts du projet aient été revus fortement à la baisse.
Le plus gros contrat sous-marin de son histoire: c’est ainsi que le groupe d’ingénierie pétrolière Technip qualifie la commande de 3,5 milliards de dollars que le géant Total et ses partenaires ont passée au consortium qu’il forme avec Heerema Marine Contractors, dans le cadre de la mise en exploitation de son projet Kaombo, en eaux très profondes.
Le groupe français a précisé dans un communiqué mercredi que sa part serait d’environ 55% du montant total du contrat, tandis que son partenaire néerlandais engrangerait les 45% restants.
« Ce projet est le plus grand contrat +subsea+ jamais remporté par Technip. Notre position sur le marché de l?ultraprofond s’en trouve ainsi renforcée », a commenté Thierry Pilenko, PDG de Technip.
Le contrat porte sur l?ingénierie, la fourniture des équipements, la construction, l’installation (EPCI) ainsi que la pré-mise en service de la partie sous-marine des conduites du projet Kaombo.
Au total, le coût du projet Kaombo a été raboté de 20 milliards à 16 milliards de dollars. Total en est l’opérateur avec une participation de 30%, aux côtés de Sonangol P&P (30%), Sonangol Sinopec International (20%), Esso E&P Angola (15%) et Galp Energia (5%).
Le démarrage de la production est prévu en 2017. Les six gisements du bloc 32 (sur les 12 champs découverts) qui s’étendent sur une surface de 800 km2 produiront 230. 000 barils de pétrole par jour en pleine capacité, pour des réserves estimées à 650 millions de barils.
De son côté, le patron d’Heerema Marine Contractors, Pieter Heerema, s’est réjoui d’avoir remporté « le plus important contrat SURF (ndlr: de conduites sous-marines) jamais attribué dans l’industrie à ce jour comme premier projet pour l?alliance Technip Heerema ».
Mardi, c’est le groupe parapétrolier norvégien Aker Solutions qui annonçait un contrat de 14 milliards de couronnes (1,7 milliard d’euros) avec Total pour la fourniture d’équipements sous-marins en Angola.
– « Tenir les coûts » –
Pourtant, le projet Kaombo a failli ne jamais sortir des cartons, ajourné à plusieurs reprises en raison des coûts importants liés à ce champ pétrolier situé à une profondeur d’eau de 1. 400 à 1. 900 mètres, à environ 260 kilomètres au large de la capitale Luanda.
L’industrie pétrolière déplore régulièrement une inflation de ses charges –salaires, location des équipements, etc. — face à des prix du pétrole brut relativement stables, notamment dans les pays désireux de développer une industrie pétrolière locale, ce qui nécessite la formation d’employés locaux.
Total, qui est l’opérateur du projet, et ses partenaires ont finalement réussi à faire baisser l’addition, notamment en réduisant le recours à la main d’oeuvre locale et en transformant deux tankers en unités de production, auxquelles 59 puits sous-marins sont raccordés par près de 300 km de lignes sous-marines.
La maîtrise des coûts est d’ailleurs devenue « un élément majeur de notre réflexion stratégique », avait déclaré récemment le PDG de Total, Christophe de Margerie. « Si on veut pouvoir faire Libra (au Brésil, ndlr), si on veut pouvoir faire les gaz de schiste et les huiles (pétrole, ndlr) de schiste en Argentine, il faut tenir les coûts ».
Kaombo renforce la présence de Total en Angola, un pays qu’il qualifie de « prioritaire » et où il est depuis fin 2013 la première compagnie opératrice avec une production d’environ 600. 000 barils équivalent pétrole par jour, et de 186. 000 bep/jour l’an dernier en part du groupe.
En février, le groupe avait annoncé la cession à la compagnie publique Sonangol de sa participation de 15% dans un permis d’exploration pétrolière au large de ce pays, pour 750 millions de dollars, afin de privilégier les actifs dans lesquels il possède des participations plus élevées, comme Kaombo.
Son principal actif dans le pays est le bloc 17, en eaux profondes, dont il est opérateur avec une participation de 40%, tandis que le champ CLOV devrait entrer en production cette année.
Le géant français détient également une participation de 13,6% dans le projet Angola LNG qui vise à commercialiser des réserves de gaz naturel du pays sous forme de GNL (gaz naturel liquéfié).
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