Procès Rwanda: un officier français dit avoir fait enquêter en vain sur l’accusé

Un ancien officier français en poste au Rwanda a affirmé mardi n’avoir pu corroborer des accusations de tortures et qualifié de fausses celles de participation à des « escadrons de la mort » contre Pascal Simbikangwa, le premier Rwandais jugé en France en lien avec le génocide.

Procès Rwanda: un officier français dit avoir fait enquêter en vain sur l’accusé © AFP

Procès Rwanda: un officier français dit avoir fait enquêter en vain sur l’accusé © AFP

Publié le 11 février 2014 Lecture : 1 minute.

Le colonel en retraite Michel Robardey fut coopérant militaire à Kigali de 1990 à 1993, affecté à la réorganisation des services de police judiciaire de la gendarmerie, communément appelés « la criminologie ».

Soulignant n’avoir « jamais vu l’accusé », le témoin cité par la défense a dit que le capitaine Simbikangwa « avait une telle réputation que j’ai été amené à prendre des mesures ».

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Le Rwanda « c’est le pays de la rumeur et parmi les rumeurs il y avait celle du capitaine à roulettes (Simbikangwa est dans un fauteuil roulant depuis un accident en 1986) qui torture, qui massacre, qui fait ceci cela, » a raconté le témoin.

Il a déclaré avoir en 1992, dans le cadre de sa réorganisation, suggéré de remplacer tout le personnel de la « criminologie » et de lancer trois enquêtes, sur les accusations de torture et de participation à des escadrons de la mort contre le capitaine Simbikangwa, sur des massacres de Tutsi survenus dans la province de Brugesera au sud de Kigali et des accusations de massacres attribués à la rébellion tutsi du Front patriotique rwandais (FPR) dans le nord du pays.

Selon lui, les accusations contre Simbikangwa reposaient notamment en ce qui concerne les escadrons de la mort sur un seul témoin « qui est un menteur avéré » et relevaient « d’un montage politique du FPR ».

L’accusé travaillait à l’époque pour le Service central de renseignement (SCR) de la police et a toujours démenti avoir mis les pieds à la « criminologie ». Le colonel Robardey a dû reconnaître qu’il « ne savait pas s’il l’avait fait (torturer) au SCR, qui était à la botte du président (Juvénal) Habyarimana », dont l’assassinat le 6 avril 1994 fut le signe déclencheur du génocide au cours duquel périrent en cent jours 800. 000 personnes, principalement des Tutsi.

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