Le Maroc garde le cap des 20 millions de touristes à l’horizon 2020
Le Maroc, qui a franchi pour la première fois le cap des 10 millions de visiteurs en 2013, garde l’ambition d’atteindre les 20 millions à l’horizon 2020, a affirmé mardi le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, dans un entretien à l’AFP.
L’an dernier, à la faveur d’une hausse de 7% des arrivées, le nombre de touristes s’est établi à 10,046 millions, selon des chiffres officiels. Au-delà des deux principaux marchés espagnol et français, la hausse a été particulièrement significative chez les Italiens, Allemands et Anglais.
« Notre objectif cette année est de progresser de 8% puis nous voulons arriver à une vitesse de croisière de 10% en 2015. Si on fait ça, on va avoisiner les 20 millions en 2020 », a déclaré à l’AFP M. Haddad.
Les résultats de 2013 constituent « le début d’un décollage », a-t-il jugé. « Il y a eu un petit glissement de 2-3 ans avant d’y parvenir, mais c’est toute l’économie mondiale qui a connu une quasi-stagnation », a-t-il plaidé.
Selon le ministre, cela « conforte » le Maroc dans sa politique visant à « communiquer davantage » sur sa « stabilité » politique, l’existence d’une « vision touristique » et le fait que le royaume « cherche à accompagner les investisseurs » y compris étrangers.
« Nous voulons aussi investir dans les marchés émergents tels que l’Europe de l’Est, le Golfe, la Turquie, l’Ouest africain, le sud-est asiatique (. . . ). La grande croissance nous viendra à terme de ceux-là », a fait valoir Lahcen Haddad.
D’après lui, le Maroc a notamment progressé au cours des dernières années en matière d’infrastructures ou encore de « destination balnéaire, qui était un peu le point faible ».
Il a également cité les nombreux festivals du pays ainsi que « les niches à forte valeur ajoutée », comme le tourisme sportif (dont le golf), l’hôtellerie de luxe et le tourisme d’affaires « avec par exemple un nouveau Palais des congrès à Marrakech » (sud), la principale destination touristique du royaume.
Le tourisme 2e contributeur du PIB
« Il reste des efforts à faire au niveau de l’environnement touristique, des transports urbains, de la propreté. On travaille là-dessus », a-t-il tempéré.
Le tourisme est le deuxième contributeur du PIB du Maroc, derrière l’agriculture, « à hauteur de 8-10% », et son chiffre d’affaires a atteint en 2013 « 99 milliards de dirhams », soit 9 milliards d’euros, a encore noté M. Haddad.
Par ailleurs, interrogé sur la récente polémique née de la création d’une taxe aérienne, il a réfuté tout « impact négatif », alors que des médias ont fait état d’un possible désengagement de compagnies low-cost.
Cette taxe, d’un montant d’environ 9 euros en classe économique et 36 euros en classe affaire –sur les vols au départ du Maroc–, servira à financer la promotion touristique ainsi qu’un fonds de cohésion sociale, a rappelé Lahcen Haddad.
« Bien sûr, peut-être, il y a un impact sur la politique des prix des low-cost. On est en train de voir avec elles les possibilités, de les encourager à développer (. . . ) les lignes rentables », a-t-il avancé. Mais « nous nous attendons à une augmentation du trafic aérien de 10-12% » en 2014, a-t-il estimé.
Concernant le récent plan de développement pour le Sahara occidental présenté par un organisme officiel, qui comprend un volet touristique, M. Haddad a fait état, entre autres, de projets dans la région de Dakhla.
« Nous sommes intéressés avec un investisseur étranger à la mise en place d’un +resort du Sahara+ avec toutes les composantes de la culture sahraouie », a-t-il dit.
Vaste territoire de moins d’un million d’habitants, cette ex-colonie espagnole est contrôlée par le Maroc mais revendiquée par des indépendantistes. Les négociations menées par l’ONU sont dans l’impasse.
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