Rwanda: manifs pro et anti Kagame à Paris pour sa venue à l’Unesco
La venue vendredi à l’Unesco de Paul Kagame a été marquée par deux manifestations distinctes aux abords du siège de l’organisation internationale à Paris, l’une d’opposants au président rwandais, l’autre de ses partisans.
Le président rwandais était en France pour une réunion de l’UIT (Union internationale des télécommunications) à l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), où il copréside la commission sur le haut débit.
Une quarantaine d’opposants au président rwandais, ont manifesté près du siège de l’Unesco aux cris de « Kagame criminel, Kagame assassin », et pour réclamer « la démocratie et le respect des droits de l’homme » au Rwanda, où le régime autoritaire ne laisse aucun espace de liberté à l’opposition.
« Nous sommes là parce que la place de Kagame ne peut pas être dans les instances internationales mais devant un tribunal, pour répondre de sa responsabilité dans le génocide » de 1994, a déclaré à l’AFP Marcel Sebatware, venu de Belgique avec d’autres manifestants.
Pour ce membre des Forces démocratiques unifiées, parti d’opposition dont la présidente Victoire Ingabire est en prison pour conspiration au Rwanda, Paul Kagame « est co-responsable du génocide parce que c’est lui qui a commandé l’attentat contre l’avion de Juvénal Habyarimana », l’ex-président rwandais dont la mort a déclenché le massacre des Tutsis.
Cette thèse attribuant l’attentat au Front patriotique rwandais de Paul Kagame n’a pas été confirmée par l’enquête de la justice française, selon laquelle le missile qui a abattu l’avion avait été tiré d’un camp tenu par la garde présidentielle rwandaise.
A quelques centaines de mètres de là, 70 à 80 personnes, certaines venues de Belgique ou des Pays-Bas, ont manifesté pour souhaiter la bienvenue à Paul Kagame, brandissant des pancartes avec « Rwanda knows its own history » (le Rwanda connaît son histoire) ou « au Rwanda aujourd’hui c’est la fraternité et la résilience ».
Aucune rencontre du président rwandais avec les autorités françaises n’était prévue à l’occasion de son déplacement à Paris.
Paul Kagame accuse la France de complicité dans le génocide de 1994, reprochant à Paris d’avoir soutenu le gouvernement extrémiste hutu qui avait déclenché les tueries.
Paris a plusieurs fois rejeté ces accusations, assurant que les forces françaises n’avaient fait qu’oeuvrer à la protection des populations civiles.
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