Afrique du Sud: Mugabe ouvre un sommet régional sans évoquer la xénophobie
Le président zimbabwéen Robert Mugabe a plaidé pour la transformation sur place des matières premières produites en Afrique australe en ouvrant un sommet régional mercredi à Harare, sans aborder les récentes violences xénophobes en Afrique du Sud qui pourtant sont dans toutes les têtes.
« C’est seulement en ajoutant de la valeur à nos produits que nous pouvons faire le premier pas. La valeur ajoutée permet d’augmenter les revenus des exportations de notre tabac, notre cacao, notre café, notre coton, notre bois, notre sucre et bien d’autres » matières premières, a déclaré M. Mugabe.
« Jusqu’à présent, nous avons été nos propres libérateurs de l’esclavage et de l’oppression coloniale, nous devons trouver les moyens de nous libérer de l’esclavage économique. Bref, nous devons financer notre stratégie d’industrialisation », a-t-il ajouté en ouvrant le sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC).
Le sommet de Harare devrait aussi permettre au président sud-africain Jacob Zuma de s’expliquer avec ses voisins après les violences xénophobes qui ont fait officiellement sept morts et des milliers de réfugiés à Durban et Johannesburg pendant les trois premières semaines d’avril.
Visant essentiellement des Africains, elles ont en particulier touché des Congolais, des Mozambicains, des Malawites et des Zimbabwéens, ressortissants de pays de la SADC.
Le secrétaire permanent du ministère zimbabwéen des Affaires étrangères Joey Bimha avait déclaré dans un entretien à l’hebdomadaire gouvernemental Sunday Mail: « La question de la xénophobie devrait être posée parce que c’est le sujet qui est le plus d’actualité dans la région en ce moment ».
Le président Zuma, qui a consulté à tout-va ces derniers jours, avait renvoyé la balle à ses confrères lundi, lors d’une allocution prononcée à Pretoria à l’occasion de la fête nationale.
« Certaines des questions soulevées par les représentants des ressortissants étrangers doivent vraiment être discutées, d’abord à la SADC et aussi à l’Union africaine. Certains d’entre eux ont porté de très graves accusations à l’encontre de leurs propres pays, expliquant pourquoi ils sont en Afrique du Sud », avait-il déclaré.
Le président Mugabe, notamment, est largement accusé d’avoir ruiné l’économie du Zimbabwe, forçant des millions de personnes à chercher du travail en Afrique du Sud.
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