Yémen : les contrôles freinent l’aide humanitaire, s’inquiète l’ONU

Le coordinateur des activités humanitaires de l’ONU pour le Yémen a appelé vendredi la coalition emmenée par l’Arabie Saoudite à « simplifier » le contrôle des cargaisons destinées à ce pays, estimant que ces mesures freinaient l’acheminement vital de biens et d’aide humanitaire.

Yémen : les contrôles freinent l’aide humanitaire, s’inquiète l’ONU © AFP

Yémen : les contrôles freinent l’aide humanitaire, s’inquiète l’ONU © AFP

Publié le 15 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

A la faveur d’un cessez-le-feu de cinq jours en cours depuis mardi, les agences des Nations unies s’efforcent de livrer et distribuer de l’aide humanitaire au Yémen.

Mais les contrôles des marchandises destinées à ce pays, effectués dans le cadre de l’embargo sur les armes imposé aux miliciens chiites houthis, compliquent leur acheminement, s’est inquiété le coordinateur de l’ONU Johannes van der Klaauw.

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« L’embargo sur les armes et son régime d’inspection font que des biens commerciaux, qu’ils soient envoyés par air ou par mer, ne parviennent plus au pays », a-t-il déclaré à des journalistes réunis à Genève au cours d’une communication téléphonique à partir du Yémen.

« Le régime d’inspection actuel doit être simplifié, il doit être plus rapide pour que les importations commerciales, mais aussi humanitaires, d’essence (et) de nourriture et autres denrées vitales puissent reprendre », a-t-il dit.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté en avril une résolution imposant un embargo sur les livraisons d’armes aux Houthis soutenus par l’Iran, après que les miliciens s’étaient emparés de la capitale Sanaa et avaient progressé en direction d’Aden, forçant le président Abedrabbo Mansour Hadi à l’exil.

M. Van der Klaauw a insisté sur l’importance de pouvoir faire parvenir du carburant au Yémen, non seulement pour permettre d’y transporter l’aide humanitaire, mais aussi pour pouvoir assurer le bon fonctionnement des générateurs dans les hôpitaux ou les stations d’eau.

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« A moins que des réserves de carburant ne soient mises à disposition dans les prochaines semaines (. . . ) les hôpitaux vont fermer, les installations de distribution d’eau et sanitaires s’arrêteront, les télécoms ne fonctionneront plus », a-t-il dit, précisant qu’ »il n’y a pas d’électricité, tout fonctionne aux générateurs qui tournent au carburant ».

Le responsable onusien a en outre salué la trêve humanitaire, qui semble tenir, selon lui, malgré des escarmouches.

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Elle offre « un répit indispensable à la population civile pour sortir de la zone de conflit, pour respirer un peu », a-t-il expliqué.

« Cela nous permet aussi de retirer les cadavres et d’évacuer ensuite les blessés et de traiter les cas critiques », a-t-il ajouté.

L’agence des Nations unies chargée des réfugiés, le HCR, a indiqué vendredi que l’avion qui a effectué le le premier de ses six vols humanitaires prévus vers le Yémen y avait atterri, apportant notamment des couvertures et des matelas.

Une coalition arabe emmenée par Ryad a déclenché le 26 mars une campagne aérienne pour tenter d’empêcher les rebelles chiites de prendre le contrôle total du Yémen.

Depuis la mi-mars, au moins 1. 578 personnes ont été tuées et 6. 504 blessées dans ce pays, selon le dernier bilan en date de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

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