Afrique du Sud: le croissance freinée par un manque d’électricité

Le manque d’électricité est le principal frein à l’activité économique en Afrique du Sud, a estimé lundi le ministre des Finances Nhlanhla Nene qui prévoit pour 2015 un modeste rebond de croissance de 2%.

Une centrale thermique verra bientôt le jour à Songon. © AFP

Une centrale thermique verra bientôt le jour à Songon. © AFP

Publié le 18 mai 2015 Lecture : 2 minutes.

« Le risque le plus important auquel nous sommes confrontés en ce moment est la production d’électricité », a déclaré M. Nene devant le club de la presse étrangère à Johannesburg. L’Afrique du Sud, pays le plus développé du continent africain, a déçu en 2014 avec seulement 1,5% de croissance.

« Nous sommes préoccupés par l’impact négatif que cette contrainte d’électricité fait peser sur notre croissance et sur notre potentiel de croissance », a ajouté le ministre.

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Depuis novembre, les délestages font partie de la vie quotidienne de beaucoup d’entreprises et de foyers sud-africains, en raison notamment d’opérations de maintenance de la compagnie publique Eskom, qui livre 95% du courant électrique.

Eskom est fragilisée depuis des années par un sous-investissement, une maintenance insuffisante, un parc vieillissant, un manque de trésorerie et un fort endettement. La compagnie souffre aussi de graves problèmes de management.

Lundi, le pdg d’Eskom Tshediso Matona, suspendu depuis mars – six mois après son arrivée -, a quitté son poste dans le cadre d’ »un départ négocié à l’amiable », selon un communiqué de l’entreprise publique qui a souligné qu’aucune erreur ou faute ne lui étaient reprochée.

En sept ans, l’entreprise a enchaîné six pdg ou pdg par intérim.

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« Permettre à Eskom de revenir à une pleine stabilité financière et opérationnelle est la priorité absolue du gouvernement », a déclaré M. Nene. Il a confirmé que le gouvernement envisageait de faire appel à des partenaires privés.

Selon lui, « le mauvais entretien des centrales et du réseau de distribution a conduit à une détérioration et un manque de fiabilité. « Les délestages actuels sont une partie de la solution » car ils permettent de faire de la maintenance, a souligné M. Nene.

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L’Afrique du Sud aurait, selon la plupart des économistes, besoin d’un taux de croissance durable d’au moins 5 à 7% pour résorber son chômage de masse.

La croissance sud-africaine avait dépassé les 5% en 2006 et 2007, mais depuis la crise financière mondiale de 2008 le pays est à la traine par rapport au reste du continent. Sorti de récession en 2010, le pays a vu son PIB ralentir en 2011 à +3,2%, puis +2,2% en 2012 et +2,2% en 2013, avant 1,5% en 2014.

En comparaison, l’ensemble de l’Afrique subsaharienne devrait atteindre 4,5% de croissance en 2015 après 5% en 2014, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI).

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