La Centrafrique veut s’inspirer de l’expérience ivoirienne de sortie de crise

La Centrafrique, engagée dans un laborieux processus de réconciliation après des mois de violences et de chaos, veut s’inspirer du modèle ivoirien de sortie de crise, a affirmé mercredi le ministre centrafricain des Affaires étrangères, Toussaint Kongo-Doudou, dans un entretien accordé à l’AFP à Abidjan.

La Centrafrique veut s’inspirer de l’expérience ivoirienne de sortie de crise © AFP

La Centrafrique veut s’inspirer de l’expérience ivoirienne de sortie de crise © AFP

Publié le 3 juin 2015 Lecture : 2 minutes.

Q. Que vous inspire cette première visite en Côte d’Ivoire au moment où votre pays est engagé dans un processus de réconciliation?

R. La présidente de la transition en Centrafrique, Catherine Samba Panza, m’a envoyé rencontrer son frère Alassane Ouattara pour réchauffer les relations diplomatiques avec la Côte d’Ivoire. Ces relations s’étaient grandement refroidies au cours de ces dernières années à cause de certains écarts de nos prédécesseurs. La Côte d’Ivoire est un pays incontournable qui a connu la même histoire que la République centrafricaine, notamment des menaces de partition, et qui a pu se relever avec des bons résultats économiques. C’est pourquoi il était essentiel que nous partagions l’expérience du Président Ouattara.

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Q. Quelle est la situation actuelle de la Centrafrique à quelques mois des élections?

R. « Il y a à peine un an, nous avions des tirs partout à l’arme lourde dans Bangui et dans plusieurs régions du pays. Maintenant les armes se sont tues, hormis quelques actions de grands bandits. Mais les grandes confrontations sont terminées. Donc il y a une nette évolution sur le plan sécuritaire.

Sur le plan humanitaire, nous avions, il y a un an, plus d’un million de déplacés internes qu’il fallait gérer, et maintenant avec l’évolution positive de la question sécuritaire nous en avons moins de 400. 000. Et les efforts sont en train d’être déployés pour aboutir à zéro déplacé interne.

Sur le plan économique, au plus fort de la crise en 2013, nous avions un taux de croissance négatif, de – 37 %. C?était le chaos total. Maintenant à la fin 2014, on a fait des efforts, on est remonté à +1,6% et les projections pour 2015 sont de +5%. C’est pour vous dire que tous les voyants sont au vert. Mais nous avons quand même des défis sévères à relever. En premier lieu le défi électoral : sur un budget de 44 millions de dollars qui a été proposé pour les élections, il nous reste à combler 18 millions de dollars.

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Q. Existe-il un défi militaire, notamment la mise en place d’une nouvelle armée?

R. Notre souhait majeur est la refonte des forces de sécurité pour aboutir à une armée hautement républicaine et inclusive qui puisse au moins regrouper toutes les grandes ethnies du pays. Nous avons fait un recensement au niveau des forces armées centrafricaines (FACA). Sur 6. 000 soldats répertoriés, à peu près 4. 500 venaient d’une même tribu donc cela pose un problème.

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Le bataillon d’intervention territorial, un embryon de la future armée comprenant entre 150 et 400 hommes et regroupant toutes les sensibilités du pays avec de nouvelles recrues, a été mis en place.

L’armée centrafricaine est essentielle, car la menace n’est pas seulement d’ordre sécuritaire interne, nous avons la menace du terrorisme avec Boko Haram, et sans une armée la République Centrafricaine serait le ventre mou de la sous-région dans la lutte contre le terrorisme.

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