Puntland: la région semi-autonome somalienne élit son président
Un ancien Premier ministre somalien, Abdiweli Mohamed Ali Gaas, a été élu mercredi président du Puntland, devançant d’une voix le favori pour diriger cette région semi-autonome de la Somalie connue pour abriter de nombreux pirates et régulièrement en proie aux attaques d’islamistes.
M. Ali Gaas, un économiste approchant la cinquantaine, a été élu à par 33 voix des 66 députés pour au troisième tour de scrutin, avec une voix seulement de plus que le président sortant Abdurahman Mohamed Farole, qui était arrivé en tête des deux tours précédents. Un bulletin a été déclaré non valide.
Les députés avaient été nommés le mois dernier par un groupe de chefs locaux.
« Je suis très reconnaissant à mon peuple qui m’a soutenu et m’a fait confiance pour diriger le Puntland », a déclaré M. Ali Gaas.
M. Farole a accepté sa défaite, souhaitant la réussite de son rival et assurant que l’élection avait été « honnête et démocratique ».
A la pointe nord-est de la Somalie, le Puntland, région pauvre, a déclaré son autonomie en 1998, sans toutefois faire sécession avec la Somalie, comme son voisin le Somaliland qui a proclamé son indépendance dès 1991.
La région, qui représente à elle seule près d’un tiers du territoire somalien, reconnaît l’autorité du gouvernement de Mogadiscio mais fonctionne avec ses propres institutions et sa propre administration.
Ravagée par des années de guerre comme le reste de la Somalie, elle est aussi un repaire de pirates, qui opèrent depuis les côtes sur l’océan Indien.
Dans la perspective de l’élection, les autorités du Puntland avaient renforcé la sécurité dans la capitale régionale Garowe. Des routes avaient été bouclées dès mardi soir et la zone entourant le Parlement fermée aux piétons.
Début décembre, un attentat à la voiture piégé dans le principal port du Puntland Bossasso avait fait au moins 11 morts.
Les insurgés islamistes shebab, qui jurent la perte des autorités somaliennes, opèrent notamment depuis les montagnes de Golis, au sud-ouest de Bossasso.
La région échappe au contrôle aussi bien des autorités du Puntland que de Mogadiscio : elle est entre les main du chef de guerre, trafiquant d’armes et allié des shebab Mohamed Said Atom, sous sanctions onusiennes pour « enlèvement, piraterie et terrorisme ».
Le nouveau président du Puntland est élu pour les quatre prochaines années. Le scrutin était initialement prévu en juillet, mais avait été reporté pour raisons de sécurité.
La Somalie est déchirée par une guerre civile depuis la chute du président Siad Barre en 1991.
Selon les experts, le principal obstacle vers la paix est la lutte menée par des insurgés islamistes shebab actifs dans la région, qui ont juré la perte des autorités somaliennes.
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