Soudan: démission du vice-président Ali Osmane Taha
Le vice-président soudanais Ali Osmane Taha, figure clé du coup d’Etat ayant porté Omar el-Béchir au pouvoir il y a 24 ans, a présenté sa démission pour ouvrir la voie à un nouveau gouvernement, a annoncé le chef de l’Etat samedi.
« Ali Osmane va volontairement démissionner », comme il l’avait déjà fait en 2005 après la signature d’un accord de paix ayant mis fin à 22 ans de guerre civile, a déclaré le président Béchir cité par l’agence de presse officielle Suna.
M. Taha « est le fer de lance et le leader du changement dans la formation du nouveau gouvernement », a ajouté le président sans plus de détails.
Le président Béchir avait laissé entendre à la mi-novembre qu’un important remaniement ministériel était imminent, après une scission importante au sein de son parti.
La semaine dernière, il a limogé ses ministres en attendant la désignation d’une nouvelle administration à une date non précisée.
Les détracteurs du président se sont multipliés depuis que le gouvernement a cessé de subventionner les carburants, faisant bondir les prix de 60% et déclenchant fin septembre un mouvement de contestation sans précédent depuis l’arrivée au pouvoir de M. Béchir en 1989.
Les forces de sécurité ont réprimé les manifestations, faisant environ 100 morts selon les autorités, plus de 200 selon Amnesty International.
Selon des experts, ces manifestations spontanées ont montré l’urgence de mener des réformes dans le pays, miné par une profonde crise économique, un isolement international et des mouvements rebelles actifs dans plusieurs régions.
Outre la contestation, le président soudanais fait face à des rébellions dans les régions frontalières et à une recrudescence des violences au Darfour, essentiellement entre tribus arabes.
M. Béchir a depuis les manifestations de septembre évoqué des « réformes » et lancé un appel au dialogue avec tous les partis politiques, y compris les rebellions armées.
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