Tunisie: début du nouveau procès du rappeur Weld El 15
Le nouveau procès du rappeur tunisien Weld El 15, qui a fait opposition à sa condamnation par contumace à 21 mois de prison pour des chansons jugées insultantes, a débuté jeudi.
L’audience se tient au tribunal cantonal de Hammamet, à une soixantaine de kilomètres de Tunis, où le rappeur de même que le chanteur Klay BBJ avaient été condamnés en août lors d’un procès auquel ils n’avaient pas été convoqués.
Klay BBJ a depuis été rejugé deux fois pour être finalement relaxé en octobre, alors que Weld El 15, de son vrai nom, Alaa Yacoubi, a poursuivi sa cavale jusqu’à ce jeudi.
« Je m’attends à tout, j’espère que la Tunisie a une justice et non une injustice. La révolution a eu lieu au nom de la liberté d’expression », a-t-il dit à l’AFP, en référence à la révolte qui avait abouti à la chute du régime autoritaire de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.
« Je me suis rendu car je ne peux pas passer ma vie en cavale, mais je ne suis pas prêt à retourner en prison », a ajouté le rappeur.
Son principal conseil, Me Ghazi Mrabet, a dénoncé devant les journalistes le « dossier vide » visant son client. « Les autorités doivent prendre conscience que le rap n’est pas le problème du pays ».
Weld El 15 et Klay BBJ étaient poursuivis pour des chansons interprétés en duo lors d’un concert à Hammamet durant l’été. La police était intervenue, jugeant les textes insultants, ce que les intéressés démentent.
« Le public m’a réclamé une chanson posant problème, j’ai refusé en signe de conciliation avec les policiers mais un grand nombre de policiers est monté sur scène et ils m’ont agressé », a expliqué jeudi devant le juge le chanteur qui avait à l’époque fait établir un certificat médical attestant de blessures légères infligées lors de son interpellation.
Weld El 15 avait refusé dans un premier temps de faire opposition à sa condamnation initiale préférant la cavale.
Le rappeur entretient des relations très tendues avec les forces de l’ordre. Il avait été condamné cette année à deux ans de prison pour sa chanson « les policiers sont des chiens », peine réduite en appel en juin à six mois avec sursis.
Près de trois ans après la révolution, la police, la justice et le gouvernement dirigé par les islamistes sont régulièrement accusés de chercher à juguler la liberté d’expression acquise après le soulèvement alors qu’aucune réforme de fond du système judiciaire et des forces de l’ordre n’a été entreprise.
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