Décès du général Aussaresses, défenseur de la torture en Algérie
Le général Paul Aussaresses, qui avait clairement assumé son comportement de tortionnaire durant la guerre d’Algérie, est mort à l’âge de 95 ans, a annoncé mercredi sur son site l’association d’anciens parachutistes « Qui Ose gagne ».
L’association n’a pas précisé la date du décès mais dit que le général Aussaresses était « hospitalisé depuis quelque temps ». Le général Aussaresses avait été condamné en 2004 pour apologie de la torture et exclu de l’ordre de la Légion d’honneur.
Ses obsèques, ajoute « Qui Ose Gagne », seront célébrées à La Vancelle, une petite commune du Bas-Rhin où il vivait, le mardi 10 décembre,.
Ancien responsable des services de renseignement à Alger pendant la guerre d’Algérie, le général Aussaresses avait été condamné au terme de procès qui avaient fait grand bruit.
En 2001, il avait admis dans son livre « Service spéciaux, Algérie 1955-1957 » (Perrin), avoir pratiqué la torture, « tolérée, sinon recommandée » selon lui par les politiques. Pour lui, elle « devient légitime quand l’urgence s’impose ». Ces confessions, accompagnées d’interviews dans la presse, avaient suscité une tempête politique.
Né le 7 novembre 1918 à Saint-Paul-Cap-de-Joux (Tarn), Paul Aussaresses se porte volontaire en 1941 pour les services secrets en France où il avait été parachuté. Plus tard, il participe à la création du 11e Choc, bras armé du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE, future DGSE). En tant que chef de bataillon parachutiste, il sert ensuite en Indochine.
En 1957, le général Jacques Massu, commandant la 11e division parachutiste, lui demande de rétablir l’ordre à Alger. Il se retrouve à la tête de ce qu’il appelle lui-même « un escadron de la mort », chargé de procéder à des arrestations nocturnes, suivies de tortures, avec élimination de certaines personnes arrêtées.
Il enseigne ensuite aux Etats-Unis, dans le camp des fameux Bérets Verts, à Fort Braggs (Caroline du Nord), « les techniques de la bataille d’Alger », concernant notamment la torture, avant de prendre en 1966 le commandement du prestigieux 1er Régiment de chasseurs parachutistes (RCP). En 1973, il est nommé attaché militaire au Brésil, alors sous le pouvoir de l’armée.
Est-ce que la torture « m’a posé des problèmes? Je dois dire que non. Je m’étais habitué à tout cela », assurait-il au début des années 2000. Paul Aussaresses a toujours affirmé que ses actes avaient été commis avec l’aval de sa hiérarchie et de l’autorité politique.
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