RDC : remaniement gouvernemental après la fronde dans la majorité
Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a remanié vendredi soir le gouvernement à Kinshasa après la fronde survenue au sein de sa majorité, selon une ordonnance présidentielle lue samedi à la télévision publique.
Cette modification du cabinet était attendue après la démission de plusieurs ministres du « G7 », groupe de sept partis ayant appelé M. Kabila à ne pas céder à la tentation du pouvoir et à préparer l’alternance au sein de la majorité en vue de la présidentielle de novembre 2016, à laquelle la Constitution interdit au chef de l?État de se présenter.
Le nouveau gouvernement reste dirigé par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, en place depuis plus de trois ans.
Essentiellement « technique » selon la télévision publique, le remaniement porte sur 10 postes de ministres et deux vice-ministres. Il consacre le remplacement des ministres démissionnaires par de nouveaux venus au gouvernement.
Selon l’ordonnance présidentielle, les ministres venus de partis du G7 qui avaient choisi de se désolidariser de la fronde en prêtant allégeance au président ou en démissionnant de leur formation politique ont été exclus et remplacés.
Enfin, deux membres de l’équipe gouvernementale sortante permutent leurs maroquins:, Crispin Atama Tabwe, ancien ministre des Hydrocarbures, échange son poste avec Aimé Ngoy Mukena, jusque-là ministre de la Défense.
Le climat politique est tendu en RDC à l’approche de la présidentielle et des législatives de novembre 2016, qui pourraient être l’occasion de la première alternance démocratique dans le pays depuis son indépendance de la Belgique en 1960.
M. Kabila est à la tête de la RDC depuis 2001 et le pays traverse une crise politique depuis sa réélection en 2011 lors d’élections entachées de fraudes massives.
Le chef de l’État entretient le doute sur ses intentions et son avenir politique, et l’opposition le soupçonne depuis des mois de chercher à tout faire pour rester au pouvoir plus longtemps, quitte à retarder les échéances électorales.
Faute de pouvoir faire entendre leur point de vue au sein de la majorité, les partis du G7 ont annoncé le 17 septembre la formation d’une nouvelle plate-forme politique en vue des élections à venir.
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