Le téléphone mobile « transforme » l’Afrique mais sa croissance va ralentir
Le rapide développement du téléphone mobile en Afrique sub-saharienne transforme la région mais la croissance record de ce marché devrait ralentir, selon un rapport publié en marge d’une conférence des opérateurs de mobile qui se tient cette semaine au Cap.
« L’industrie mobile reste un moteur essentiel de la croissance économique et de l’emploi en Afrique sub-saharienne, une contribution vitale considérant la démographie croissante et les hauts niveaux de chômage dans de nombreux pays », a estimé Alex Sinclair, le directeur général de GSMA.
L’industrie du mobile a contribué à hauteur de plus de 100 milliards de dollars à l’économie du sous-continent l’an dernier, soit 5,7% du PIB total de la région, selon l’étude de l’association GSMA des opérateurs téléphoniques.
L’étude prévoit que 386 millions de personnes utiliseront un téléphone mobile en Afrique sub-saharienne d’ici la fin de l’année, soit 41% de la population.
« La technologie mobile va également jouer un rôle central en Afrique sub-saharienne en facilitant l’accès à des services vitaux comme l’éducation ou la santé », assure M. Sinclair.
Le portable est devenu en Afrique une solution incontournable pour téléphoner et accéder à internet, en raison de la vétusté des lignes fixes et la difficulté d’accès à des ordinateurs.
Le nombre d’utilisateurs a augmenté de 13% par an depuis 2010, deux fois plus vite que la moyenne mondiale, une croissance rapide qui s’explique par la faible base de consommateurs avec moins d’un quart de la population qui possédait un téléphone mobile en 2010.
Mais cette hausse en Afrique sub-saharienne devrait ralentir ces cinq prochaines années, autour de 6%.
La croissance devrait également être limitée par « le faible intérêt des investisseurs pour développer le réseau dans les zones rurales », leur population ayant insuffisamment de ressources pour justifier un lourd investissement, selon l’étude.
« Les progrès dans le futur vont dépendre du travail des gouvernements avec l’industrie pour mettre en place des régulations qui encouragent l’investissement et l’innovation », a conclu M. Sinclair.
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