Boko Haram : plus de 47 000 déplacés depuis février dans le sud-est du Niger
Plus de 47 000 personnes ont fui leurs villages dans le sud-est du Niger depuis février en raison des attaques de Boko Haram dans la région de Diffa, proche du Nigeria, d’où viennent les islamistes, a rapporté vendredi l’ONU.
On compte quelque « 47 000 personnes déplacées internes » dans la région de Diffa, a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) dans son bulletin mensuel transmis à l’AFP.
En visite dans la zone de Diffa mi-septembre, Toby Lanzer, coordonnateur humanitaire régional de l’ONU pour le Sahel, avait constaté « une crise sécuritaire très aigüe », « une situation atroce » et « une psychose chez ces gens ».
Depuis février, Boko Haram poursuit des attaques meurtrières dans la zone de Diffa, alors que l’armée peine à contenir les incursions du groupe nigérian notamment dans le bassin du lac Tchad.
Quelque 6 000 personnes ont fui le seul village de Ngourtoua, attaqué fin septembre par les islamistes, souligne l’ONU, qui décrit « un contexte sécuritaire volatile » dans la zone. A la date du 30 septembre, l’ONU a recensé 62 attaques de Boko Haram ou des combats avec l’armée nigérienne dans la zone.
Selon un nouveau décompte onusien, depuis 2013, la région abrite 165 892 réfugiés venus du Nigeria, dont 93 343 Nigérians et 72 549 Nigériens qui vivaient depuis des décennies au Nigeria.
L’afflux de réfugiés « continue de saper la résilience » des quelque 500 000 habitants de Diffa, une région déjà fragilisée par des sécheresses répétées et des inondations, déplore l’ONU.
Sur 460 000 personnes nécessitant une aide dans la région, environ 391 000 ont été assistées par les ONG et quelque 32 345 enfants souffrant de malnutrition ont été traités entre janvier et octobre.
Durant la même période, en moyenne 46 500 enfants de 6 à 23 mois et 25 000 femmes enceintes et allaitantes ont bénéficié chaque mois d’une ration de supplément nutritionnel, note l’ONU.
L’économie de la région subit également « de plein fouet les conséquences » de l’insécurité et les pertes sont estimées à 19 milliards FCFA, soit environ 32 millions de dollars, depuis février 2015.
Le couvre-feu et l’État d’urgence en vigueur dans la zone paralysent les échanges commerciaux, notamment le commerce du poivron et de poisson avec le nord-est du Nigeria, proche du fief des insurgés islamistes dans le nord-est du Nigeria.
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