Sahara occidental : le roi du Maroc appelle à la fin de « l’économie de rente »
Le roi Mohammed VI a appelé à la fin de « l’économie de rente » afin de favoriser le développement du Sahara occidental, à l’occasion du 40e anniversaire de la « Marche verte » marocaine sur ce territoire contrôlé depuis par Rabat mais revendiqué par des indépendantistes.
« Aujourd’hui, après quarante années (…), nous voulons opérer une véritable rupture avec les méthodes adoptées dans la prise en charge des affaires du Sahara : rupture avec l’économie de rente et des privilèges », a-t-il dit dans un discours prononcé vendredi en fin de soirée depuis Laâyoune, la principale ville du territoire.
« Nous tenons à ce que les fils de nos provinces du sud disposent des moyens nécessaires pour gérer leurs propres affaires et montrer leur capacité à assurer le développement de la région », a fait valoir le souverain.
Il a annoncé la mobilisation de « tous les moyens disponibles pour la réalisation de grands chantiers et de projets sociaux ». Il a évoqué la réalisation d’une « voie express » de près d’un millier de km entre Tiznit (sud-ouest du Maroc), et Dakhla, ou encore la construction d’une usine de dessalement d’eau de mer dans cette même ville, la deuxième du Sahara occidental.
« Les revenus des ressources naturelles continueront d’être investis au profit des habitants », a assuré Mohammed VI, à propos de cette région riche en phosphates et aux eaux très poissonneuses.
Ce discours fait écho à un plan de développement élaboré en 2013 par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui prévoit de mobiliser sur 10 ans plus de 13 milliards d’euros, en favorisant l’investissement privé.
Mohammed VI est arrivé vendredi soir à Laâyoune pour une rare visite officielle. Saluant la foule, il a parcouru en voiture la ville parée d’innombrables drapeaux marocains afin de marquer les 40 ans de la « Marche verte », organisée par son père Hassan II pour revendiquer l’appartenance du Sahara occidental au Maroc.
Quelque 350 000 Marocains avaient participé à cette marche au départ du colonisateur espagnol, en 1975.
Quatre décennies plus tard, ce vaste territoire d’un demi-million d’habitants continue toutefois d’être revendiqué par les indépendantistes du Front Polisario. Soutenus par Alger, ils réclament un référendum d’autodétermination et rejettent le plan d’autonomie présenté en 2007 par Rabat.
Un cessez-le-feu est en vigueur depuis 1991, et l’ONU compte une mission, la Minurso. Les efforts de médiation de l’émissaire Christopher Ross sont en revanche dans l’impasse.
Rabat fera face « avec fermeté à toutes les tentatives visant à contester l’exercice de la plénitude de ses pouvoirs sur son territoire » et « il se leurre celui qui attend du Maroc qu’il fasse toute autre concession », a prévenu Mohammed VI.
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