Burundi : il n’y aura ni « guerre ni génocide » assure la présidence

« Il n’y aura pas de guerre ni de génocide » au Burundi, a affirmé samedi à l’AFP la présidence du pays, avant l’expiration d’un ultimatum lancé à ses opposants pour qu’ils déposent les armes.

Des Imbonerakure dans le quartier de Kinama, dans la capitale burundaise, le 25 mai 2015. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA

Des Imbonerakure dans le quartier de Kinama, dans la capitale burundaise, le 25 mai 2015. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA

Publié le 7 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

La présidence du Burundi, jusqu’ici silencieuse, s’exprimait alors que la communauté internationale redoute que les propos menaçants du camp présidentiel ne déclenchent des violences de masse.

« Nous somme sûrs qu’il n’y aura pas de guerre ni de génocide au Burundi, on ne permettra pas que ce pays retombe dans ses vieux démons », a assuré Willy Nyamitwe, conseiller principal présidentiel en communication.

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« Il y a aujourd’hui une manipulation de la communauté internationale car celle-ci est tombée dans le piège d’une opposition qui a toujours chanté « génocide » et qui a propagé des traductions erronées de certains propos de responsables burundais », a-t-il dit.

Fin octobre, le président du Sénat Révérien Ndikuriyo avait menacé de « pulvériser les quartiers » contestataires de Bujumbura, utilisant au passage le terme « travailler », qui renvoie au génocide de 1994 au Rwanda voisin, qui fit 800 000 morts en trois mois, et où des miliciens hutu partant massacrer des Tutsi étaient encouragés à bien « travailler ».

Le ministre de la Sécurité publique, Alain-Guillaume Bunyoni, véritable numéro 2 du régime, a rappelé cette semaine aux habitants des quartiers contestataires, surtout tutsi, qu’ils étaient minoritaires face à la masse paysanne hutu favorable au président Nkurunziza.

« Si les forces de l’ordre échouaient, on a neuf millions de citoyens à qui il suffit de dire : « faites quelque chose » », a-t-il lancé. « En quelques minutes, ils seraient ici! Qui parmi ceux qui ne rentrent pas dans le rang survivrait dans ce cas? ».

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« Il peut arriver qu’un propos puisse avoir plusieurs sens, selon les intérêts des uns et des autres et dans ces cas, ils ont été interprétés exprès dans le sens négatif », a réagi M. Nyamitwe. Pour Nyamitwe, « le Burundi fait face à des actes de terrorisme, comme avec les shebab en Somalie ».

« C’est étonnant de voir qu’un gouvernement qui veut mettre fin au terrorisme est critiqué au lieu d’être encouragé », s’est exclamé le responsable de la communication présidentielle, accusant l’opposition d’être « responsable » de tous les crimes commis dans les quartiers contestataires de Bujumbura.

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« Ce sont ceux qui veulent imposer des négociations pour entrer dans les institutions élues sans avoir à passer par les élections qui sont responsables de ces assassinats ciblés odieux qu’on voit à Bujumbura », a-t-il insisté, réfutant les accusations des ONG et les témoignages des habitants sur la responsabilité des forces de l’ordre.

La candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat, contraire, selon les opposants burundais et Washington, à la Constitution et à l’accord d’Arusha ayant mis fin à la guerre civile, a plongé le Burundi dans une grave crise.

La répression de manifestations et la réélection en juillet de M. Nkurunziza n’ont pas empêché l’intensification des violences, désormais armées.

Lundi, le président a lancé un « dernier ultimatum », donnant à ses opposants jusqu’à samedi soir pour « déposer les armes » en échange d’une amnistie, après quoi la police pourrait « user de tous les moyens et techniques apprises ».

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