Afrique du Sud: enquête ouverte sur la chef de la police
La chef de la police sud-africaine Mme Riah Phiyega, soupçonnée d’avoir livré des renseignements confidentiels à un subordonné visé par un contrôle, va faire l’objet d’une enquête, a-t-on appris auprès de la police des polices (IPID) mercredi.
« L’IPID va mener une investigation indépendante et impartiale et nous espérons obtenir la nécessaire coopération de toutes les parties afin de conclure cette enquête », a indiqué Mme Koekie Mbeki, directrice par intérim de l’IPID, citée dans un communiqué.
Un enquêteur a été désigné et il a reçu comme instruction de mener rapidement l’enquête dont Mme Mbeki espère qu’elle sera conclue « dans trois mois ».
Selon les médias locaux, Mme Phiyega aurait informé un commissaire qu’il allait faire l’objet d’une enquête pour des relations pas très nettes avec un trafiquant de drogue.
Mme Phiyega est la première femme à la tête de la police sud-africaine.
Elle a été nommée en juin 2012, sans expérience dans la police mais avec un solide CV en matière de responsabilités administratives. Elle a succédé à Bheki Cele accusé d’avoir fermé les yeux sur une opération immobilière louche, lui-même arrivé en 2009 en remplacement de Jackie Selebi, ancien président d’Interpol et condamné pour corruption.
Alors que Mme Phiyega incarnait l’espoir d’une moralisation de la direction de la police sud-africaine ternie par des scandales à répétition, la situation ne s’est pas améliorée.
La confiance des Sud-Africains en leurs policiers (près de 198. 000 hommes) est au plus bas, et il y a régulièrement des bavures, notamment lors des opérations de maintien de l’ordre, la plus grave remontant à août 2012 lorsque 34 mineurs en grève ont été abattus.
Plus d’une personne par jour est décédée en moyenne l’an dernier (2012-13) en Afrique du Sud par la faute de l’action de la police, la plupart du temps tuée durant une arrestation, selon l’IPID.
L’affaiblissement de la hiérarchie policière depuis les années 2000 par la présence de dirigeants inexpérimentés ou corrompus est l’une des raisons de ces dérives, selon des experts.
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