Français lynché à Madagascar: l’enquête lève les soupçons de pédophilie
L’enquête menée en France sur l’un des deux Français lynchés sur l’île de Nosy Be (Madagascar) par une foule en colère démonte les « rumeurs » de pédophilie à son encontre, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
« Aucun élément confortant la rumeur de pédophilie ou de trafic d’organes d’enfant n’a été découvert » lors de l’enquête pour meurtre menée en France après la mort le 3 octobre de Sébastien Judalet, a indiqué le parquet de Bobigny, confirmant une information du Parisien.
Une perquisition a été menée à son domicile et ses proches ont été interrogés, a expliqué à l’AFP Me Bertrand Salquain, l’avocat de la famille de ce conducteur de bus à la RATP, âgé de 38 ans, qui vivait à Montreuil (Seine-Saint-Denis).
Père d’une fille de 11 ans, cet homme divorcé était venu passer ses vacances sur l’île quand il a été pris à partie le 3 octobre par une foule avec un ami franco-italien et un Malgache. La population locale déchaînée, qui les accusait d’avoir tué un enfant et les soupçonnait de pratiques pédophiles, avait ensuite brûlé leurs corps.
« Rien qui permette de mettre en doute la moralité de Stéphane Judalet, ni aucune activité en lien avec du trafic d’organes, n’a été trouvé », a renchéri Me Salquain, ajoutant que les enquêteurs avaient fouillé son domicile, le disque dur de son ordinateur, scruté ses échanges par email ou sur Facebook et procédé au « contrôle de ses comptes bancaires ».
« C’était le deuxième voyage aérien de toute sa vie, et son second séjour sur Nosy Be », où il projetait de rester 45 jours pour « s’immerger dans la population » de ce pays « dont il était tombé amoureux » lors d’un précédent voyage avec son ex-petite amie, a souligné l’avocat.
L’enquête sur sa mort a été ouverte en vertu de la « compétence universelle » qui autorise la justice à enquêter sur le meurtre d’un Français à l’étranger.
Les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie à Paris ne se sont pas encore déplacés sur l’île, en raison de l’extrême lourdeur des procédures de coopération judiciaire nécessaires, selon le parquet.
La s?ur du Franco-Italien, Roberto Gianfalla, 50 ans, ancien cuisinier à Annecy, avait déposé de son côté une plainte pour meurtre, actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort de son frère, dans ville de Haute-Savoie le 12 octobre.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...